1. Histoire des libertines (16) : « Décapitées » Le destin tragique de trois femmes adultères dans l'Italie de la Renaissance.


    Datte: 05/06/2020, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... accusation d?adultère, plus d?un siècle après l?exécution d?Agnese, de Beatrice et de Parasina.
    
    La peine de mort, la décapitation est pourtant une sentence inédite pour ce « crime », qui aboutit généralement à l?annulation du mariage par le pape pour divers prétextes et/ou à l'enfermement. Il s'agissait de ne pas attirer l'attention sur l'adultère, et de ne pas se froisser mortellement avec les familles alliées. On n?aimait pas rendre publiques les affaires d?adultère, encore moins quand la femme était la « coupable ».
    
    LES AUTEURS
    
    Élisabeth Crouzet-Pavan, née en 1953, est une historienne médiéviste, spécialiste de l'histoire des derniers siècles du Moyen Âge, de l'histoire de l'Italie (âge communal, première Renaissance), des villes et des sociétés urbaines, tout particulièrement de Venise.
    
    Jean-Claude Maire Vigueur, né en 1943, est un des principaux spécialistes de la civilisation des villes italiennes entre le XIIe et le XIVe siècle. Il a en particulier étudié les institutions communales des cités-États d'Italie pendant cette période, et le rôle qu'y jouaient la noblesse et les pratiques guerrières. Il est aussi spécialiste de l'histoire de la ville de Rome à la fin du Moyen Âge.
    
    RESUME DU LIVRE
    
    Entre 1391 et 1425, trois femmes sont décapitées sur ordre de leurs maris. Epouses de trois des plus grands seigneurs de l'Italie de la Renaissance - Mantoue, Milan, Ferrare -, Agnese Visconti, Beatrice de Tende et Parisina Malatesta sont exécutées pour cause ...
    ... d'adultère. Pourtant, aucune femme infidèle ne subissait alors un tel châtiment et, autre étrangeté, loin de dissimuler ces mises à mort, les trois seigneurs les rendent au contraire publiques.
    
    Il y a là une énigme historique qu'Elisabeth Crouzet-Pavan et Jean-Claude Maire Vigueur entendent bien élucider. Ces trois femmes ont certes trahi les liens du mariage, mais elles sont surtout coupables d'avoir tenté de prendre une part active aux grandes innovations politiques et culturelles de leur temps. Elles sont châtiées pour avoir voulu transgresser le statut traditionnellement effacé de "l'épouse du seigneur". En les faisant périr, leurs maris réaffirment symboliquement leur pouvoir de princes. Cette enquête passionnante sur les moeurs, les pratiques culturelles et l'autorité des seigneuries florissantes de la Renaissance italienne est aussi une contribution importante à l'histoire des femmes. C'est l'Italie de la première Renaissance, l'Italie des violences des hommes, mais aussi de l'humanisme naissant et de la passion pour les arts, qui est au coeur de ces trois tragédies féminines. Il s'agit donc bien non d'une répression au nom de la morale, mais de crimes politiques.
    
    L'enquête passionnante des auteurs croise l'histoire des femmes et celle du politique. Le livre met en lumière le sens caché de ces trois meurtres. Avec l'irruption des nouvelles cours princières, les femmes acquièrent une visibilité nouvelle. Coupables d'avoir tenté de prendre une part active aux grandes ...
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