Café-philo - Histoires de Sexe

Café-philo

... cas. Elle serait en attente, en attente que le désir du mâle se manifeste, que Jason ose lui signifier par un geste précis. Mais Jason n’oserait pas tant il sentirait la violence du désir en lui, cet irrépressible désir violent qui le torturait si fréquemment. Il ne voudrait pas tout gâcher par sa précipitation. Sophie, il voudrait la déguster lentement.

Mais Jason, cette fois-ci osa tout de même. Alors qu’ils parlaient de philosophie occulte, Jason orienta son discours vers la différence entre les perceptions sensibles et les perceptions supra sensibles et, comme pour illustrer son propos il approcha sa main de la sienne mais sans lui prendre celle-ci. Ces deux mains étaient très proches sans pour autant se toucher, sans qu’il y ait contact. Jason avait le cœur en feu et guettait les moindres réactions de Sophie Il voulait que maintenant elle réagisse d’une façon ou d’une autre ; soit pour le rejeter, soit pour lui signifier son accord de principe. Mais Sophie laissait se prolonger l’attente, donc l’inconnu. À cause de cela, bien sûr, il la désirait encore plus.

Enfin, elle tourna ses yeux vers lui et Jason y vit ce qu’il attendait, ce qu’il attendait depuis une éternité. Il n’y avait maintenant plus qu’à jouir de cet instant, le croire infini. Sophie allait être à lui et lui à elle et cette perspective les réjouissait tous les deux, les faisait déjà vibrer tous les deux. Leurs désirs étaient en phase et ils allaient, chacun de leur côté, les faire monter en ...

... intensité par mille et uns petits gestes, ces gestes qui précèdent le déchaînement des sens. Le monde environnant disparaissait peu à peu. La magie vibratoire supra sensible formait une sphère autour d’eux et elle expulsait toutes les vibrations étrangères à la constitution de celle- ci. La main de Jason restait en suspens.

Jason et Sophie étaient maintenant silencieux. Ils regardaient le paysage. Ils regardaient dans la même direction. Ils avaient cessé de se regarder dans les yeux pour que la sphère garde un équilibre stationnaire pour qu’elle n’explose pas du fait de sa trop forte charge. Sophie interrompit ce silence par une phrase trahissant son émoi et son inquiétude face à l’avenir. Tu es marié lui dit-elle. Jason qui, par sincérité, avait gardé son alliance lui montra celle-ci. Il trouvait inconsidéré et inélégant de l’enlever maintenant et comme pour soulager la conscience malheureusement ou coupable de Sophie ainsi que la sienne, il lui caressa doucement les cheveux. Sophie se blottit contre lui. Il vit des larmes perler à ses yeux. Jason embrassa tendrement celles-ci. Sophie tremblait maintenant.

Jason voulait combler son attente. Il aurait voulu pouvoir lui faire l’amour là directement sur le banc, lui faire l’amour interminablement. Mais d’un autre côté, il ne voulait pas gâcher par précipitation ce plaisir des sens, l’immense plaisir des sens qu’ils savaient maintenant potentiellement possible. Jason se leva et lui prit doucement la main. Tous deux maintenant ...