Café-philo - Histoires de Sexe

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... développements. Il fallait aussi être prudent et prêt à un nouvel échec. N’était-il pas, encore une fois, en train de s’illusionner sur les pouvoirs de séduction de l’intellectualité. De toutes façons, il fallait essayer et essayer sans tarder. Sophie était extrêmement attirante. Elle commençait même à devenir terriblement excitante. Mais, n’était-ce pas stupide de céder à cette excitation ?

Le soir, il s’attabla près de son ordinateur. Il allait profiter de ce prêt de livre pour lui remettre une lettre, une de ces lettres dont il avait le secret. Jason, après bien des essais et erreurs, arrivait dorénavant à écrire d’une façon souple. Il savait doser flatterie sincère et ouverture vers d’autres horizons. Ce lui était d’autant plus facile dans ce cas qu’il n’avait pas à se forcer. L’inspiration était là. Sophie lui apparaissait comme une personne intelligente et sensible. Il espérait qu’elle comprendrait sa démarche à demi-mot. De toute façon, Sophie saurait bien lui signifier une réponse d’une manière ou d’une autre. Il ne savait malheureusement pas, comme toujours, si son silence vaudrait pour Jason comme refus de ses avances ou incitation à continuer. Pourtant il semblait à Jason qu’elle avait fait un premier pas, un pas important en venant frétiller sous son nez de la façon de la façon dont elle l’avait fait. Jason allait en faire un autre. Jason devait en faire un autre.

Les jours suivants, Jason rédigea donc une lettre sur laquelle il revint à plusieurs reprises ...

... Il se méfiait du démon perfectionniste. Il hésita d’ailleurs à lui faire remettre cette lettre tant il en connaissait le danger. Elle réagirait peut-être comme beaucoup d’autres, comme presque tous les autres, par l’inertie. Elle comprendrait peut-être mais elle ne donnerait pas suite, épouvantée qu’elle serait par la puissance qu’elle sentirait à l’intérieur de ces écrits, la puissance d’amour, l’instinct prédateur. C’était un risque à courir. Jason désirait le courir. Il lui semblait qu’elle était apte à encaisser, qu’elle était prête à encaisser, qu’elle désirait même peut-être l’encaisser de sa part.

En attendant, Jason fantasmait. Il inventait déjà une suite. Elle lui téléphonait un jour ou elle lui écrivait et ils se retrouveraient tous les deux sous le prétexte d’une discussion. Jason se voyait déjà marchant à côté d’elle dans le jardin qui surplombe le bourg, savourant ces instants d’intimité avec elle. Il ne saurait que faire. Elle lui proposerait alors de s’asseoir sur un banc et Jason pourrait alors enfin la contempler à loisir et sans retenus, ce qu’il s’était interdit jusque là. Elle aurait ce jour-là défait ses cheveux et Jason aurait envie de les caresser avec une infinie douceur. Mais il ne le ferait peut-être pas. Il attendrait peut-être qu’elle prenne l’initiative, qu’elle fasse un deuxième pas vers lui.

Sophie aurait bien entendu senti le côté incongru de cette promenade ensemble. Elle prendrait alors cette attitude qu’ont souvent les femmes dans ce ...