1. Le vieux qui lisait des histoires érotiques les yeux clos


    Datte: 30/05/2020, Catégories: h, fh, hplusag, couple, enceinte, bizarre, jardin, revede, Masturbation pénétratio, attache, délire, Humour Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    ... produit. Chaque fois que mes doigts effleurent une partie de son corps, elle me demande d’ajouter un paragraphe à son histoire. C’est elle qui l’a écrite, cette nouvelle, mais sur sa géographie intime j’arrive à la lire les yeux clos. Elle se fait livre ouvert, pour moi, dans ma chambre pourrie de la gare du Nord. Je la déchiffre de la racine des cheveux jusqu’à la lisière du pubis, du dessous odorant de ses bras jusqu’à la moiteur de son entrecuisse.
    
    Nous finissons par sombrer dans le sommeil, étroitement enlacés. Il y avait si longtemps que mes bras n’avaient plus étreint de la sorte… Il y avait si longtemps que ma bouche n’avait pas erré sur une nuque si parfumée… Que mes doigts n’avaient plus effleuré, griffé, écartelé, parcouru, ni même surtout respectueusement violenté de la sorte.
    
    Au petit matin, elle se laisse lire une dernière fois, les yeux clos. Elle pose ensuite quelques feuillets manuscrits sur ce qui me sert de table de nuit. Dans la marge, elle a tracé d’une pâte épaisse quelques symboles qui disent son corps, ses désirs de femme, d’amante, de partagée, de scandaleuse, de tout ce dont sa vie est faite. Elle fait ainsi couler dans mes veines une perfusion de tendresse, de désir, de poésie, d’envie de vivre qui parachève ses soins intensifs érotiques.
    
    Après son départ, je m’entraîne pendant des heures à suivre de l’index, les yeux clos, les entrelacs qu’elle a peints dans les marges de son texte. Peu à peu, des phrases jaillissent de dessous mes doigts, ...
    ... des phrases qui viennent de son cœur. Des phrases qui font renaître d’étranges frémissements entre mes reins.
    
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    La perfusion sensuelle de Louisa me redonne quelques forces, mais pas assez pour affronter la vraie vie. Mes réserves financières s’amenuisent ; je devrais reprendre une activité lucrative, mais je dois encore boire mon exil jusqu’à la lie, si cela peut me permettre de sortir de mon deuil d’Azzaëlle.
    
    Perdu dans mes tentatives de reconstruction, j’en suis arrivé à oublier l’existence et la capacité de malfaisance de Minorchis. Il ne me vient même pas à l’esprit qu’il dispose encore de nombreuses informations sur les membres du site qui lui faisaient de l’ombre, dont moi.
    
    Erreur fatale ! Me supposant au bord du gouffre, c’est dans la rue qui mène à mon hôtel qu’il décide un beau matin de réaliser son plan machiavélique. Une embuscade qui avait tout pour réussir, sans une intervention du destin.
    
    Au nom de quoi devrais-je en effet me méfier d’un type grisâtre, en costard-cravate, qui attend dans ma rue sans doute une fille en mal d’aventure extraconjugale sans envergure ? Un quidam terne et peu sûr de lui qui marche dans ma direction dès ma sortie de l’hôtel ?
    
    Juste avant de nous croiser sur le trottoir encombré de matériaux de construction, nous hésitons tous deux sur le choix du côté. J’opte pour la droite, côté voitures. Tout comme lui. Je corrige et passe sur la gauche. Il en fait de même, sans que cela éveille le moindre soupçon en moi. Un ...
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