Le noir à la puissance noire
Datte: 24/05/2020,
Catégories:
collection,
nonéro,
confession,
mélo,
portrait,
Auteur: Catherine, Source: Revebebe
... correspond pile-poil à la fois à ses envies et à son BTS. On lui assure quinze jours de formation supplémentaire, un type vient l’aider à prendre ses marques, et en avant la musique.
Seul souci, il avait été prévu dès le départ qu’une seconde personne viendrait l’épauler puisque l’établissement est ouvert de 9 h 00 à 19 h 00 six jours par semaine sans interruption. L’arrivée de cette personne sera reculée de mois en mois, à chaque fois pour des prétextes difficiles à vérifier : maladie, difficulté de recrutement, vacances, etc.
La demoiselle se retrousse les manches, puisqu’elle n’a pas le choix. Elle se retrouve seule à tenir son magasin à bout de bras en accueillant les camions de livraison à cinq heures du mat’ et en passant la serpillière après 19 heures. Elle tire la sonnette d’alarme plusieurs fois, assure qu’elle ne pourra pas continuer indéfiniment comme ça ; on lui répond simplement – mais surtout verbalement – que le second personnel ne va plus tarder à arriver et qu’elle fasse le nécessaire en attendant.
L’aventure durera quasiment un an, jusqu’à ce que sa santé la trahisse. Là, on s’aperçoit subitement que les deux derniers mois, l’enseigne n’a pas atteint ses objectifs, qui sont quasiment impossibles à tenir d’autant que les produits sont à la fois assez ordinaires et très chers.
Notre « héroïne » se retrouve licenciée sans le moindre début de remerciement : écœurée, elle demande que les centaines d’heures supplémentaires qu’elle a passées dans la ...
... boutique lui soient au moins payées. Là, première surprise : personne ne lui a officiellement demandé d’effectuer ces heures, en tout cas pas expressément, et surtout pas par écrit ! Son action aux prud’hommes ne changera rien : elle sera obligée de s’asseoir sur ces centaines d’heures supplémentaires qui ne lui seront jamais payées. Et très vite, une seconde surprise : alors qu’elle a été transportée à l’hôpital dans un état de fatigue extrême et placée sous sédatifs pendant une dizaine de jours, c’est le moment que choisit EDF pour couper le courant de « sa » boutique puisque la grande direction ne paie plus ses factures. Résultat, des centaines de kilos de marchandises avariées et dont on va tout simplement lui demander le remboursement, puisqu’aux yeux de la direction générale il s’agit d’une négligence et d’une faute grave !
Il y a au moins quinze ans que cette histoire s’est produite et, à l’heure où j’écris ces lignes, notre amie ne s’en est jamais remise. Travailler ? Elle n’en a plus la force et, de toute façon, elle aurait droit à une énorme retenue sur son salaire pour le remboursement de ces fameuses marchandises qui ont été détruites. En clair, à vingt ans, sa vie été définitivement foutue en l’air. Elle ne s’en relèvera jamais.
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Le beau-frère, c’est le genre de type aussi sympa qu’imposant. Un mètre quatre-vingt quinze, cent-trente kilos de muscles ou presque ; il a bourlingué aux quatre coins du globe en tant que membre des forces spéciales ...