Asexuelle
Datte: 20/05/2020,
Catégories:
amour,
nopéné,
Auteur: Martin, Source: Revebebe
... semblait avoir enterré le sien et j’en souffrais. Mais je continuais à espérer et même à croire en un avenir plus rose !
Depuis pas mal de temps, je devais me contenter d’une vie sexuelle atrophiée. Quand Armande m’a révélé son asexualité, j’ai eu un trou noir : je n’avais déjà pas grand-chose en la matière, désormais je n’aurai plus rien. Si j’avais eu une arme sous la main, je l’aurais sans aucun doute dirigée vers ma tempe.
Puis, tout d’un coup, des images de bonheur ont déroulé dans ma tête : celle de notre cadette qui me disait« Je t’aime très fort, papa ! » lors de la dernière fête des Pères a été la plus forte.
Il me fallait de toute urgence voir la vie du bon côté et j’ai répondu un peu hypocritement que j’étais libéré de devoir constamment espérer et rêver. Je pense avoir été convaincant, tellement convaincant que j’y ai presque cru moi-même… pendant plusieurs années.
Vendredi soir, j’ai prétexté un dîner d’affaires pour aller boire un verre en ville. Dans le bar où je noyais l’avenir de mon couple dans un double cognac, une femme est venue prendre place à côté de moi. Une belle brune d’une bonne trentaine d’années avec un décolleté aussi profond que ma déprime. Son parfum était très puissant, mais de qualité.
— Tu m’as l’air bien triste, mon chou. Je me trompe ?
— Non, je ne sais plus très bien où j’en suis.
Elle me prit par la main et me tira vers une sorte d’alcôve où généralement les amoureux se bécotent à qui mieux mieux. Je ne sais pas ...
... pourquoi, mais je lui ai confié mes problèmes. Elle m’inspirait confiance, m’écoutait sans juger et c’était ça qui m’importait. Nous avons bu quelques verres et j’ai même reçu divers baisers affectueux sur la joue et certaines caresses, mais jamais rien de déplacé, juste de quoi me montrer son empathie. Pourtant, elle m’excitait. Je l’aurais volontiers baisée sur place, mais par pudeur et respect, j’ai gardé ça pour moi.
Jusqu’au moment où elle me proposa de nous rendre à l’hôtel voisin.
J’ai bien entendu hésité un instant, mais je n’entendais que le cri désespéré de mes testicules. Nous sommes sortis du bar. Dans l’ascenseur de l’hôtel, elle s’est blottie tout contre moi, sa main sur ma braguette, sa poitrine écrasée contre la mienne. La tension dans mon slip devenait très forte.
Arrivés devant la porte de la chambre, mon portable se fit entendre.
— Salut, mon pote. C’est Stéphane. Ça fait un bail, hein ! T’es où ? Je viens de voir ta bagnole devant la mairie !
Ce con de Stéphane était devenu simultanément un emmerdeur hors pair et… mon ange gardien. Je lui ai répondu que je venais de quitter un dîner d’affaires et que je le rejoindrai dans un bar près de la mairie pour prendre un verre ensemble…
J’ai présenté mes excuses à la dame et me suis enfui sans demander mon reste. Un peu con, mais soulagé d’avoir préservé mon couple. Je ne saurai jamais si cette femme était une professionnelle ou une simple nymphe solitaire.
Un taxi m’a ramené à la maison. Je suis ...