Asexuelle
Datte: 20/05/2020,
Catégories:
amour,
nopéné,
Auteur: Martin, Source: Revebebe
... d’en redemander. Le summum ! J’ai même pris quelques initiatives, mais dans le seul but de préserver encore un peu mon secret. Parce que je n’osais pas le révéler à Thomas, tant je craignais qu’il ne me quitte.
Que ça n’ait pas fonctionné entre nous n’avait rien à voir avec notre vie sexuelle. Nous nous sommes finalement séparés sans heurt et avons décidé de suivre chacun notre propre chemin.
Quand j’ai rencontré Hugues, je n’ai rien dit de mon désintérêt pour le sexe. J’étais devenue une actrice accomplie à présent. Il n’y a vu que du feu. Il m’a promptement demandée en mariage et j’ai accepté avec beaucoup d’enthousiasme. Et quand nous avons essayé de faire un enfant, je l’ai même fait avec un certain plaisir, car cette fois, il y avait un but et puis, j’espérais ainsi me retrouver plus souvent dans les bras de mon petit mari. Nous avons eu trois enfants en cinq ans.
Au cours des années suivantes, la fréquence de nos rapports sexuels a rapidement diminué. Nous étions épuisés par notre jeune famille et nous nous endormions dès que notre tête touchait l’oreiller. J’étais contente que nous le fassions si rarement et que nous nous limitions au minimum syndical : ni sexe oral, ni anal, juste quelques caresses en préambule, suivies d’une rapide pénétration vaginale. Et puis dodo. J’ai presque commencé à penser que Hugues ne s’en souciait pas non plus.
Malheureusement, après quelque temps, il avoua que l’intimité entre nous lui manquait et que naturellement, il en ...
... souhaitait plus. J’ai répondu que je ne pouvais plus faire semblant et que je n’avais plus réellement besoin de rapport charnel. Son visage se décomposa net. À l’issue d’un interrogatoire très soutenu, j’ai reconnu que je n’avais jamais vraiment apprécié le sexe pour le sexe.
C’était un coup dur pour lui, il se sentait atrocement trompé.
Les nombreuses conversations avec un thérapeute nous avaient réussi. Nous nous sommes rapprochés et avons établi la liste de ce que nous aimions tous les deux : les câlins, les caresses superficielles, les conversations intimes, les activités sportives et culturelles en commun. Mais le sexe est resté un réel problème.
Maintenant que Hugues connaissait mon aversion à la chose, il ne l’aimait plus non plus. La pensée qu’au lit, j’essayais juste de lui faire plaisir de temps à autre, sans éprouver moi-même la moindre satisfaction, lui était insoutenable. Je me sentais très coupable. J’avais tout fait foirer, je n’étais bonne à rien, je m’étais même tiré une balle dans le pied en avouant tout.
Par la suite, je me suis forcée à simuler un certain enthousiasme, comme autrefois avec Thomas, peu importe si ça m’aiderait ou pas. Je voulais seulement sauver mon couple. Hugues a eu la délicatesse de faire semblant d’y croire.
Il y a quelques années, je suis tombée sur un article parlant de l’asexualité. Dans ce document, elle était décrite comme une nature, tout comme l’homosexualité. Un pour cent de l’humanité ne s’intéresse tout simplement ...