Le choix de Brumaire
Datte: 10/05/2020,
Catégories:
fh,
extracon,
pénétratio,
fsodo,
historique,
Humour
historiqu,
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... les deux nouveaux arrivés paradent, Messanville, un notable assez influent, se penche à mon oreille :
— Citoyen Barotey, quelque chose me dit que nous n’allons pas rire tous les jours avec ces deux… avec ces deux énergumènes !
— Quel vocabulaire théologique ! Les pensez-vous possédés du démon ?
— Il faut être très possédé pour être partisan de ce foutu Hébert !
— Quel vocabulaire de charretier ! Savez-vous que vous risquez votre tête ?
Le notable ricane :
— Je peux me permettre de vous dire ça à vous. Mais pas à d’autres… Regardez comment ce faux-cul de Plessy est déjà à leurs bottes ! Ils sont là pour longtemps ?
— Un bon mois, je pense.
— Plus vite ils partiront, mieux ce sera !
Si Messanville, ce notable pourtant modéré qui vient de converser à mon oreille, ose me dire ça, il ne faut pas demander les pensées des autres ! Je sens que les prochains jours ne vont pas être tristes ! J’espère que personne n’aura un geste malheureux, car occire un commissaire, c’est courir le risque de voir survenir une armée de rétorsion, et en général, ces soldats-là sont peu cléments. Il faudra que j’explique ce point de vue aux notables…
Marie-Élisabeth qui est à mes côtés, frissonne :
— Je suis pleinement d’accord avec ce que vient de dire Monsieur Messanville. Vos commissaires vont gâcher notre quiétude.
— Chère amie, ce ne sont pas MES commissaires. Je les subis autant que vous, voire même plus.
— Je vous l’accorde. Et le gros, vous avez vu comment il m’a ...
... regardée ?
— Que voulez-vous, chère Elsie, vous êtes si sublime !
Elle tord sa jolie bouche pour répondre :
— Il y a des jours où j’aimerais être invisible pour ne pas subir certains regards !
— Il restera quand même le plaisir des doigts !
Elle part dans un rire cristallin qui surprend la plupart des personnes qui nous entourent.
J’ai mis quelques jours à faire admettre à tous que la solution la plus sage était de se tenir à carreau, et de laisser pérorer ces deux commissaires. Tant qu’ils ne font que parler, c’est un moindre mal. Néanmoins, il a fallu que j’intervienne pour sauver la vieille Armeline qui n’a plus toute sa tête, et qui n’avait rien trouvé de mieux que de crier « Vive le roi » sous leurs nez !
Outragés, les deux représentants en mission voulaient la faire enchaîner sur place, je m’en suis sorti avec une pirouette :
— Avant de prendre une décision hâtive, demandez-lui quel roi…
— Quel roi ? Je ne comprends pas !
Je reprends la main, demandant à cette pauvre folle :
— Citoyenne Armeline, de quel roi parlez-vous ?
— De Louis le Bien-Aimé, il a été victime du régicide Damien, le mois dernier ! Vive le roi ! Vive le roi ! Longue vie à notre bien aimé roi !
Réprimant un sourire, je me tourne vers les commissaires :
— Je suppose que vous avez compris la situation. Damien a été exécuté en 1757, nous sommes en 1794. Cette pauvre femme n’a plus toute sa tête depuis bien longtemps.
— Il n’empêche qu’elle crie « vive le… » vous savez quoi…
— ...