Le choix de Brumaire
Datte: 10/05/2020,
Catégories:
fh,
extracon,
pénétratio,
fsodo,
historique,
Humour
historiqu,
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... Citoyen Puissadin, tu te vois condamner cette vieille femme un peu folle à la guillotine ? Non seulement, il n’y a pas de guillotine ici, et si tu l’envoies à Paris, ou dans une autre grande ville proche comme Bordeaux, afin qu’elle soit jugée, tu te couvrirais de ridicule.
Toujours planté comme un i, Puissadin fait la grimace :
— Tu n’as pas tort, Citoyen Barotey. Mais fais quelque chose pour qu’elle ne crie plus ces insanités !
— Elle habite depuis des années dans un petit bois, celui que tu vois à ta dextre, oui, celui-là. La Citoyenne Armeline est aujourd’hui ici parmi nous, uniquement parce que tu as demandé de réunir les gens du cru. Sinon, le reste du temps, elle vit isolée.
Et l’histoire s’était arrêtée là. Pas besoin que ces ceux-là sachent qu’elle est aussi la guérisseuse du coin, et qu’elle a souvent de la visite pour ses talents qui semblent nettement plus efficaces que les docteurs officiels.
Hélas, pour trois jeunes garçons écervelés, je n’ai pas eu la même réussite. Ils sont actuellement derrière les barreaux. Idem, hélas pour quelques prêtres et certains nobles qui sont eux aussi en prison. Mais j’ai bon espoir qu’ils ne soient pas envoyés ailleurs pour être jugés. Par contre, je ne compte plus les amendes infligées ci et là !
Loberger (le mieux portant) a visiblement des vues sur ma maîtresse, mais il n’ose pas, ce qui n’est pas plus mal en soi, ça évite bien des soucis. Par contre, il lutine lourdement la plupart des servantes qu’il trouve ...
... sur sa route. Quant à Puissadin (le rachitique), je le soupçonne de détester systématiquement les belles femmes. Sans doute a-t-il été éconduit par l’une d’elles, il y a quelques lustres, dans sa jeunesse. D’ailleurs, je me demande sincèrement si ce genre d’individu a pu avoir une jeunesse…
Ces commissaires sont plus bêtes que réellement méchants, ce qui est un gros soulagement. C’est sans doute pour cette raison que l’Assemblée les a envoyés ici, dans une contrée perdue.
Pour l’instant, personne n’est mort, ce qui est déjà une victoire en soi. Il faut dire que deux commissaires et une petite troupe de même pas vingt soldats peuvent difficilement régner en maîtres, sachant le caractère assez farouche des paysans du coin.
Sans parler du fait que certains soldats de ladite troupe ne détesteraient pas rester sur place, voire faire souche…
Environ une décade après l’arrivée des représentants en mission, un de mes contradicteurs, Pierre Dartogny, sollicite une entrevue. Cet homme possède un franc-parler certain, et ressemble un peu à Danton, mais en nettement moins laid. Il est massif, robuste, un chêne. Étonné de sa visite, je l’accueille dans mon bureau. Comme je m’y attendais, il va droit au but :
— Je me plaignais de vous, j’avais tort. Ces deux-là sont des crapules de la pire espèce. Si nous ne faisons pas quelque chose, la plupart des notables vont finir par changer de monde. Je soupçonne ces deux canailles de mettre en place une liste et d’envoyer ceux qui sont ...