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55.4 Après le déluge (partie 1, Toulouse – Gruissan).
Datte: 09/05/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... fond. Contre toute attente, je me rendors. Et pendant très très très très très longtemps. Mon réveil, en milieu de l’après-midi, sera un brin brutal : c’est la voix d’Elodie qui me tire de ma léthargie, Elodie en mode surjeu à fond, telle un guest déboulant au beau milieu d’un épisode de série comique. « Allez, cousin, t’as assez dormi… secoue toi, prends une douche, on se tire… ». « De quoi ??? » je m’insurge, émergeant en sursaut. « Ah putain… ça sent le phoque ici ! » fait elle, se précipitant à la fenêtre pour ouvrir les volets. La lumière vive et la caresse musclée du vent d’Autan ajoutent de la violence à ce réveil sauvage. « Laisse-moi dormir ! » je fais, mauvais, en enfouissant ma tête sous la couette. « Allez, cousin, ne fais pas l’autruche… file te doucher… on part à Gruissan ! ». « Quand ? ». « Tout de suite ! Ce soir je veux manger un plateau de fruits de mer ! ». L’idée de bouger de mon lit me parait inconcevable. « Je dors… ». « Bouge ton cul ! » fait elle en m’arrachant la couette. Je fais un rapide check-up de mon état physique. Verdict : je me sens toujours très fatigué, mais la migraine semble me donner un répit. « Allez, on y va ! » fait elle en attrapant l’une de mes chevilles et en tirant vers le fond du lit. « Tu me casses les… ». « Je sais, mais t’as encore rien vu… je te laisse une demi-heure… le temps de prendre un café avec tata… après je remonte avec un seau d’eau et de glaçons ! ». Je l’écoute ...
... redescendre les escaliers. Je l’entends discuter avec maman. Je n’arrive pas à capter leur conversation, mais quelque chose me dit que maman n’est pas étrangère à la venue d’Elodie. En tout cas, passé le premier moment de ce réveil un peu brutal, la présence de ma cousine commence vite à me faire du bien. L’idée de partir loin de Toulouse, de me retrouver seul avec elle, de déconner comme des fous, commence à me plaire. Je me levé, je passe à la douche ; l’eau tiède aussi me fait du bien. Je m’habille, je jette quelques affaires dans ma valise et je descends. « T’es prêt, cousin ? ». « Pas tout à fait… j’ai un truc à faire, avant de partir… je te demande une petite demi-heure de plus… ». « C’est quoi que tu dois faire ? » me demande Elodie, sans détour. « Juste me débarrasser d’un truc… ». « Et ça ne peut pas attendre ? ». « Non, je dois le faire maintenant, c’est important… ». « Ok, à toute mon cousin ! ». Pendant ma douche, j’ai repensé au maillot. Je ne peux pas le garder, mais je ne vais pas le jeter, ni le donner à Emmaüs. Ce maillot est un cadeau et il appartient désormais à son destinataire ; s’il n’en veut pas, il le jettera à la poubelle par lui-même. Je ne sais pas combien de temps nous allons rester à Gruissan ; et il y a de fortes chances que quand je reviendrai sur Toulouse, il sera déjà parti à Paris. Alors, c’est maintenant ou jamais. Oui, ce maillot a un seul destinataire possible ; m’en débarrasser, c’est un geste qui a une ...