1. 55.4 Après le déluge (partie 1, Toulouse – Gruissan).


    Datte: 09/05/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    Je crève d’envie de me mettre à genoux et de le prendre en bouche ; pourtant, ce corps à corps est d’une sensualité et d’un érotisme qui dépasse l’entendement ; mes lèvres son insatiables, mes mains infatigables ; sous le déluge de mes caresses, l’excitation du bogoss s’emballe, devient délirante.
    
    Ma langue descend à ses abdos, se délecte de son nombril ; et lorsque j’arrive à la ligne verticale de petits poils, je ne peux résister à la tentation d’y plonger mon nez ; je pars en quête des odeurs masculines de sa peau, dans cette région si proche de son sexe ; bonheur olfactif, tactile, sensuel : petites odeurs de jeune mâle, peau tiède, petits poils tout doux, délicieux avant-goût de sa puissance de mec.
    
    Je suis à genoux entre ses cuisses. Je le prends en bouche et je me sens bien.
    
    Le sucer est juste le bonheur suprême. Lui faire plaisir, le plus exquis des plaisirs. Et sentir, en plus, ses doigts sur mes tétons, c’est juste inouï ; ses doigts qui caressent, pincent légèrement, tout en variant sans cesse les mouvements, la pression, tout en m’offrant d’infinies nuances d’excitation, d’innombrables frissons.
    
    Jusqu’à ce qu’un feu d’artifice dément explose dans ma tête : lorsque, à force de tâter et de tâtonner, le bogoss finit par trouver LE toucher et la cadence qui m’apportent LE frisson absolu : position des doigts, pression, toucher, coordination, cadence, tout est parfait…
    
    Oui, tout est parfait… à part le fait qu’un réveil en sursaut vient interrompre cette ...
    ... magnifique séquence à la saveur de déjà-vu. Enroulé dans mes draps, je suis en nage.
    
    Pendant quelques instants, je suis perdu : mon rêve était si réel, que j’ai du mal à croire que ça en était un.
    
    Pourtant, je suis seul dans le lit ; un lit qui n’est pas le mien, dans une chambre qui n’est pas la mienne. Il est quelle heure ? On est quel jour ? Où est-ce que je suis ?
    
    Il me faut un petit moment pour réaliser que je suis à Gruissan, et que j’y suis depuis une semaine. Putain, une semaine !!! Une semaine déjà.
    
    Une poigné de secondes et tout me revient. La semaine sans ses nouvelles ; mon escapade à la brasserie pour lui dire de venir chercher sa chaînette ; sa chemisette couleur pétrole, le lendemain, lorsqu’il se pointe chez moi ; les cinq dernières notes du Casse-Noisette ; le sexe froid, sans âme ; sa détermination à partir vite ; ma demande d’explications au sujet de son brusque changement d’attitude ; son agacement ; le bruit de la capote qui tombe par terre ; ses mots durs, méchants, blessants comme des lames ; mon coup, son coup, le bruit de la chair qui morfle, le sang ; des mots et des bruits qui me hantent ; maman qui débarque ; le regard de maman ; son dernier regard plein de tristesse et de tourment, juste avant son départ.
    
    Oui, son départ. La porte qui claque derrière lui : la dernière note, dure, sèche et dissonante de notre histoire. La sensation d’un gâchis sans nom qui m’arrache le cœur.
    
    Alors, oui, le mien est un réveil en nage ; mais, aussi, ...
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