1. 55.4 Après le déluge (partie 1, Toulouse – Gruissan).


    Datte: 09/05/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... rappelles des tas de souvenirs, à quel point tu me fais penser à lui…
    
    Tu as le même regard brun, intense, ténébreux, chaud comme la braise ; tu t’habilles comme lui, simplement mec, t-shirt blanc et jeans ; et même si je devine que, sous ton t-shirt, tu es certainement moins bâti que lui, tu portes le même parfum ; tu as les mêmes attitudes de mec, très mec, lorsque tu fumes ta cigarette. Te voir, c’est comme une claque dans la figure : car, te voir, c’est comme le voir, lui.
    
    Une claque qui, en une fraction de seconde, fait tout remonter en moi… tout ce que je veux oublier…
    
    C’est pas possible, je n’arriverai jamais à l’oublier…
    
    La migraine ne me lâche pas d’une semelle, elle transforme ma tête en grosse caisse.
    
    J’ai le sentiment qu’on m’a arraché le cœur, que plus jamais je ne tomberai amoureux ; et que je ne serai plus jamais heureux.
    
    Je viens de rentrer à la maison, lorsque mon tel émet enfin un petit son. Le message de Julien vient d’arriver.
    
    « N’abandonne jamais.. tu es un vrai bonhomme. Crois en toi. Jul ».
    
    J’ai perdu mon amour, mais j’ai trouvé un pote.
    
    Après mangé, après le départ de maman, je vais à la sieste.
    
    Je me réveille au bout d’une heure, pas plus : non pas que je n’aurais pas voulu dormir davantage, mais il fait tellement chaud que je me réveille en nage.
    
    Je n’ai pas envie de lire, ni de regarder la télé. Je vais courir sur le canal. Je vais courir pour me défouler, pour tenter d’évacuer cette rage souffrance qui m’étouffe ; ...
    ... je vais courir pour m’épuiser.
    
    Je cours, longtemps, je cours comme un fou, je cours loin de la ville ; je cours en pleurant, je cours jusqu’à ce que la douleur de mes muscles soit si intense qu’elle me fasse oublier la douleur qui me ravage de l’intérieur.
    
    Le soir, seul dans ma chambre, je m’effondre.
    
    24 heures déjà : les « anniversaires » comptent parmi ce qu’il y a de plus dur à encaisser dans une rupture.
    
    Avec les exhortations à ne pas s’apitoyer sur soi-même, à aller de l’avant, à ne pas se faire pourrir la vie par « celui qui n’en vaut pas la peine ».
    
    Je ne peux pas accepter, je ne veux pas accepter. Comment accepter qu'on vous arrache le cœur ?
    
    Seul dans ma chambre, dans mon lit, dans le noir, je revois son visage, le nez en sang ; je revois son regard juste avant de quitter la maison, ce regard perdu dans lequel je suis sûr d’avoir vu du regret, un déchirement, une profonde tristesse : comme s’il se faisait violence pour être aussi mauvais ; et ce, dans le seul but de laisser cette histoire impossible derrière lui, avant de s’envoler pour Paris ; dans le but de me dégouter de lui, de me priver de tout faux espoirs.
    
    Mais si ça lui coûte autant de piétiner notre belle histoire, pourquoi il s’inflige ça, pourquoi ?
    
    Je me dis qu’il ne peut pas aller au bout de sa bêtise, non ; qu’à un moment ou à un autre, il va bien se rendre compte qu’il est en train de détruire quelque chose de beau et d’unique, quelque chose qui apporte du bonheur dans sa vie ; ...
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