1. Histoire des libertines (2) : Le temps des hétaïres.


    Datte: 18/04/2020, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... le mari trompé a le droit de tuer l'offenseur pris en flagrant délit — de même que le viol. L'âge moyen du mariage étant 30 ans pour les hommes, le jeune Athénien n'a pas d'autre choix, s'il veut avoir des relations hétérosexuelles, que de se tourner vers ses esclaves ou vers les prostituées.
    
    L'existence d'une prostitution féminine à destination des femmes est mal attestée. L'Aristophane du Banquet de Platon le mentionne dans son célèbre mythe sur l'Amour. Pour lui, « les femmes issues des portions de femmes primitives n'ont pas grand goût pour les hommes : elles préfèrent les femmes, et c'est de là que viennent les hetairístriai ». Certains ont supposé qu'il s'agit de prostituées s'adressant à une clientèle lesbienne. Lucien de Samosate s'étend sur cette pratique dans son Dialogue des courtisanes.
    
    Ces prostituées sont classées en plusieurs catégories. En bas de l'échelle se trouvent les πόρναι / pórnai, qui comme l'étymologie l'indique — le mot vient de πέρνημι / pérnêmi, « vendre » — sont généralement des esclaves, propriété du πορνοϐοσκός / pornoboskós ou proxénète, littéralement le « berger » des prostituées, qui acquitte une taxe sur le revenu qu'elles génèrent. Le propriétaire peut être un citoyen, pour qui il s'agit d'une source de revenus comme une autre. Théophraste cite le proxénète aux côtés de l'aubergiste et du collecteur d'impôts, dans ...
    ... une liste de professions ordinaires, bien que peu honorables. Le propriétaire peut être également un ou une métèque.
    
    À l'époque classique, les filles sont des esclaves d'origine barbare ; à partir de l'époque hellénistique, s'y ajoutent les cas de jeunes filles exposées par leur père citoyen, considérées comme esclaves jusqu'à preuve du contraire. Ces prostituées travaillent dans des maisons closes, généralement dans des quartiers connus pour cette activité, tels que le Pirée (port d’Athènes) ou le Céramique à Athènes. Elles sont fréquentées par les marins et les citoyens pauvres.
    
    À cette catégorie appartiennent les filles des bordels d'État athéniens. C'est Solon le législateur qui, prit l’initiative d’ouvrir des maisons de passe et d’y installer des jeunes femmes achetées. Ces bordels étatiques sont tenus par des gérants appelés pornobosceions15 et surveillés par des fonctionnaires. Ils jouissent du privilège d'inviolabilité et sont d'abord établis dans les ports pour une clientèle de marins. Les prostituées qui y travaillent s’appellent les dictériades. Dans cette même optique, Solon aurait érigé, grâce à la taxe levée sur les maisons closes (la pornikotelos), un temple à Aphrodite Pandémos.
    
    Un cran au-dessus se trouvent les prostituées anciennes esclaves ayant acquis leur liberté. Leur statut est très proche des hetaira, les concubines. Ces prostituées sont d'origines diverses : femmes métèques ne trouvant pas d'autre emploi dans la cité d'arrivée, veuves pauvres, ...
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