1. Histoire des libertines (2) : Le temps des hétaïres.


    Datte: 18/04/2020, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... étaient les plus valorisées. Il y avait deux catégories de femmes: les épouses (on y reviendra) et les autres - prostituées, danseuses ou musiciennes. Chez les anciens, la prostitution était totalement admise afin d’épargner les femmes mariées. À Rome, on se rencontrait publiquement: au forum, sous les portiques, au théâtre ou bien au lupanar - le mot vient de lupa, "louve", surnom des prostituées antiques (et mère de Romulus et Remus qui fondèrent la cité)… À Athènes, les maisons closes étaient légion et leurs propriétaires devaient s’acquitter d’une taxe, le "pornikon" (qui donne son nom à la "pornographie" actuelle).
    
    Au VIe siècle avant notre ère, le législateur et poète athénien Solon fit même élever un temple à Aphrodite "Pandemos" (la déesse de l’amour commune à tous) avec le fruit du "pornikon". On a retrouvé de nombreux graffitis pornographiques dans les bordels et les latrines publiques de Pompéi. La pire insulte qu’on y trouvait: être traité d’homo passif! La prostitution était très présente dans cette cité, à tel point que le XIXe siècle en a fait un lupanar géant, tant les sculptures de phallus ornaient la ville. Aujourd’hui, on revoit à la baisse la présence de ces priapes, dieux de la fécondité au sexe perpétuellement dressé, qui permettaient aussi de conjurer le mauvais sort… Le sexe a du bon.
    
    Dans la Grèce antique, à côté des putains des bordels, on croise aussi des courtisanes (qu’on appelle "hétaïres"). Elles vivent souvent à Athènes ou à Corinthe, et ...
    ... maîtrisent l’art d’aimer ou de briller en société. Comme Aspasie de Milet, la maîtresse du stratège Périclès, qui tient salon à Athènes et s’entretient même avec Socrate. Mais cette apparente liberté sexuelle ne doit pas cacher la réalité du statut des femmes pendant l’Antiquité, que résume ainsi l’orateur Apollodore: "Les courtisanes, nous les avons pour le plaisir; les concubines, pour les soins de tous les jours; les épouses, pour avoir une descendance légitime et une gardienne fidèle du foyer"… On est loin des mœurs débridées affichées dans certains péplums.
    
    PROSTITUTION ET HETAIRES.
    
    La prostitution est une composante de la vie quotidienne des anciens Grecs dès l'époque archaïque. Dans les cités grecques les plus importantes et en particulier les ports, elle emploie une part non négligeable de la population et représente donc une activité économique de premier plan. Elle est loin d'être clandestine : les cités ne la réprouvent pas et les maisons closes existent au grand jour. À Athènes, on attribue même au législateur légendaire Solon la création de lupanars étatiques à prix modérés, les dicterions. La prostitution concerne inégalement les deux sexes : femmes de tous âges et jeunes hommes se prostituent, pour une clientèle très majoritairement masculine.
    
    Les Grecs n'éprouvaient pas de scrupule moral au recours courant à des prostituées. Parallèlement, les lois réprouvent très sévèrement les relations hors mariage avec une femme libre — dans le cas d'un adultère, ...
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