1. Histoire des libertines (2) : Le temps des hétaïres.


    Datte: 18/04/2020, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Olga T, Source: Hds

    Ce second texte de la série sur l’histoire des libertines, que j’ai commencée à écrire (avec le soutien actif de Philippe) et que j’enverrai à HdS en alternance avec la suite des textes « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle », n’est pas une apologie de la prostitution, mais un rappel d’une société raffiné où une grande place était laissée au plaisir, ce qui ne veut pas dire que le sort de la femme y était idéal. Il faudra ensuite attendre longtemps pour que se retrouve une telle liberté de mœurs.
    
    Le rapport à la sexualité et au plaisir, la place de la femme dans la société sont un point fondamental d’une civilisation. Ceux qui me suivent combien la civilisation de la Grèce ancienne m’est chère. Et comme il m’est arrivé souvent de me faire traiter d’hétaïre moderne, je me suis donc particulièrement intéressée à ce qu’étaient ces femmes et la place qu’elles ont occupée, en particulier à Athènes. Et, en effet, j’aurais en ces temps-là été hétaïre ! J’aurais aimé être la muse des philosophes, être la compagne de Périclès ou côtoyer Alexandre le grand. Et comme la belle Phryné, j’aime montrer mes jolis seins !
    
    Pour ceux qui sont habitués aux textes de « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle », ces récits historiques sont naturellement moins «hard » (encore que la description des frasques de Messaline ou Théodora valent bien des récits pornographiques). Ils s’appuient sur des textes d’historiens et de spécialistes. S’y ajoute ...
    ... la vision que j’ai des personnages, qui sont souvent pour moi de courageux précurseurs, des femmes courageuses, libres et qui l’ont souvent payé cher, y compris de leur vie et ont vu, ensuite leur mémoire maudite par un monde où le pouvoir appartient aux hommes et où ce sont des hommes qui écrivent l’histoire.
    
    PENETRER OU ETRE PENETRE
    
    A y regarder de plus près, les sociétés antiques avaient aussi leurs propres tabous et leurs propres codes. Éros et Cupidon, les dieux de l’amour grec et romain, ne pouvaient pas décocher leurs flèches n’importe où. Décryptage de la sexualité de nos anciens, pour ne pas se tromper de cible…
    
    Tout est une question de langage. La plupart des historiens de l’Antiquité font remarquer que les mots "homosexuel" comme "hétérosexuel" d’ailleurs n’existaient pas à l’époque en Grèce. L’homosexualité telle que nous nous la représentons aujourd’hui (un désir partagé entre deux adultes consentants de même sexe) est une construction moderne. Dans les anciennes Athènes, Sparte ou Thèbes, le vrai critère de différenciation entre les individus, c’est le statut et non l’orientation sexuelle. Même chose chez les anciens Romains. Ce sont des sociétés profondément inégales. Il y a, d'un côté, les citoyens mâles qui possèdent le pouvoir et qui pénètrent. Et de l'autre, "ceux qui sont pénétrés, tous les autres qui ne possèdent pas le pouvoir - les femmes, les garçons, les esclaves", indique Géraldine Puccini-Delbey dans son livre La vie sexuelle dans la Rome ...
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