Histoire des libertines (2) : Le temps des hétaïres.
Datte: 18/04/2020,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Olga T, Source: Hds
... antique (éd. Tallandier, 2007).
L’homosexualité antique est donc à observer d’une tout autre manière. Chez les Grecs anciens, elle est avant tout un rite de passage initiatique qui marque l’intégration des jeunes hommes à la société des adultes. On est homo pour devenir adulte en somme. Et appartenir à la cité des hommes. Voilà qui a de quoi nous surprendre. N’oublions pas qu’à cette époque, "l’âge légal du mariage est d’environ 12 ans pour une fille, 14 pour un garçon. L’espérance de vie est d’environ 25 ans", comme le rappelle Géraldine Puccini-Delbey.
La première fonction de l’homosexualité masculine chez les anciens Grecs est presque "pédagogique" comme l’a montré l’historien Bernard Sergent. Ainsi, lorsqu’on regarde de plus près l’iconographie antique comme les célèbres vases grecs, on comprend assez vite qui fait quoi dans le couple. Le partenaire actif (qu’on appelle "éraste") est le plus âgé (souvent il porte la barbe), tandis que les adolescents (les "éromènes") tiennent le rôle passif.
Au Ve siècle av. J.-C., cette "pédérastie" antique était même pratiquée par le philosophe Socrate, dont le jeune et bel amant Alcibiade attirait beaucoup d’érastes de familles prestigieuses. Cette fonction particulière de l’homosexualité antique ne pourrait plus être invoquée aujourd’hui. Elle serait même condamnée pour pédophilie. Alors qu’elle était la norme à une époque où l’homme de condition libre dominait toute la société. L’Antiquité, c’est un peu l’invention du ...
... machisme…
L’ART D’AIMER
Il n’empêche que nos anciens avaient des sentiments et que l’homosexualité antique n’était pas que rituelle. Elle était aussi érotique. Toute la statuaire antique en témoigne. Les plus belles fesses de marbre qui siègent aujourd’hui dans nos musées sont toujours celles des hommes. Pourquoi? Parce qu’à l’époque antique, "c’est une morale d’homme faite par et pour les hommes", affirmait le philosophe Michel Foucault dans sa célèbre Histoire de la sexualité.
L’idéal de la beauté en Grèce est avant tout masculin. Il célèbre la nudité de l’homme, qui est la seule à pouvoir s’exposer au stade, au gymnase ou aux thermes, des lieux exclusivement réservés à ces messieurs. On apprécie, comme le dit le poète Aristophane dans Les nuées, "la poitrine robuste, le teint vermeil, les épaules larges, le discours bref, la fesse rebondie et la verge menue". On comprend que les gros attirails ne sont pas valorisés dans la Grèce antique, mais plutôt signe de vulgarité. À l’agora comme aux banquets, ce sont les hommes qui se regardent et se désirent, dans une atmosphère de masculinité fortement érotique. Une sorte de paradis homo auquel même Zeus, le dieu des dieux, aurait cédé en étant séduit par le jeune Ganymède…
LES EPOUSES ET LES AUTRES
Et les femmes dans tout ça? Éros et Cupidon ne les épargnaient pas. Il faut imaginer que la plupart des histoires d’amour devaient avoir lieu entre les hommes et les femmes, même si ce sont les relations entre hommes qui ...