1. L'héritage de Charlotte


    Datte: 16/04/2020, Catégories: ff, frousses, fantastiqu, Auteur: Jean-Marc Manenti, Source: Revebebe

    ... comme elle l’avait quitté. Les deux plateaux étaient encore sur la commode, la bouteille de whisky et les deux verres sur le rebord de la fenêtre. Quelque chose attira son regard entre les deux coussins. C’était le bracelet offert à Tracy qui brillait. Charlotte se laissa tomber à plat ventre sur le lit et, comme à son grand étonnement, elle respirait l’odeur du corps de la jeune Irlandaise que portaient encore les plis du drap, elle pleura à nouveau. Elle ne sut combien de temps elle était restée là, à gémir et serrer le drap dans ses mains crispées par le chagrin…
    
    Ce matin-là, sous une chaleur toute estivale, Charlotte poussa la grille du petit jardin et se dirigea vers la stèle de granit. Elle resta debout un long moment, dans une attitude recueillie, à contempler le nom de Tracy O’Hara gravé sur la pierre. Voilà exactement une année que la jeune et belle irlandaise était "parti". Charlotte avait bien changé. Elle avait beaucoup maigri et son regard était souvent triste, plein de lassitude. Après son retour de la clinique du Dr Travor, elle était retournée quelques jours en France pour régler les affaires courantes.
    
    Désormais, elle faisait ses traductions au fin fond de l’Écosse et l’éditeur ne s’en plaignait pas. Elle avait donc passé une année recluse dans le lourd silence de son manoir… Silence troublé le jour par le bruit des feuillets de ses dossiers et la nuit, par ses pleures. La jeune femme n’avait pas laissé le sexe de côté. Certains soirs, au lieu de se ...
    ... rendre dans sa chambre pour la nuit, elle se couchait dans celle qu’occupait autrefois Tracy et où flottaient tant d’odeurs familières. Là, elle enfouissait son visage dans ses draps et son oreiller qui, étrangement, portait toujours les senteurs du corps de la jeune Irlandaise. En même temps, Charlotte se caressait et se faisait jouir en se remémorant les ébats amoureux qui les avaient unies. Elle se fouillait de la main droite, enfonçant trois ou quatre doigts au plus profond qu’elle le pouvait. L’autre main caressait son ventre et ses seins, les malaxait, triturait les tétons érigés. À plusieurs reprise, elle léchait ses doigts, replongeait sa main dans son ventre, se masturbait avec la frénésie du désespoir. La jouissance tendait alors tout son corps comme un arc, ses cuisses se refermaient en étau sur sa main et un feulement rauque sortait de sa gorge.
    
    De temps à autre, elle recevait la visite de l’avocat qui avait réglé la succession du manoir ou celle du Dr Travor qui venait prendre de ses nouvelles.
    
    Charlotte fut tirée de ses songes par le grincement du portail de fer forgé. Elle détourna la tête de la stèle et se figea un instant. Ses jambes faillirent la trahir. Une silhouette au regard de chat et à la chevelure rousse flamboyante entrait dans le jardin et, après un moment d’hésitation, vint dans sa direction. Un jeune garçon maigre, aux cheveux longs se planta devant elle. Il était vêtu à la mode, pantalon patte d’éléphant, large ceinturon clouté orné d’une ...
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