L'héritage de Charlotte
Datte: 16/04/2020,
Catégories:
ff,
frousses,
fantastiqu,
Auteur: Jean-Marc Manenti, Source: Revebebe
... O’Hara, votre servante. Voici votre thé, déclara-t-elle, en déposant son fardeau sur la table basse.
— Euh ! Bonjour. Vous faites donc partie aussi du personnel de ce manoir ?
— Oui, madame, mais nous ne sommes que deux.
— Vous m’avez l’air bien jeune, Tracy, s’étonna Charlotte.
— Je vais bientôt avoir 19 ans, Madame. Madame désire-t-elle autre chose ?
— Non merci, ça ira.
Charlotte examina du coin de l’œil la servante qui quittait la pièce. Elle était du même gabarit qu’elle, quoiqu’un peu plus dodue, sauf que Tracy était rousse. Une jolie petite rousse, aux cheveux flamboyants et longs, avec ça ! Un joli brin de fille, pulpeuse à souhait, aux yeux de chat presque gris, à la peau aussi blanche que celle de Charlotte. Elle fut stupéfaite par l’attirance pour cette jeune fille qui venait de naître en elle. Charlotte, perplexe, se cala dans son siège et fuma une cigarette en buvant son thé. Elle était stupéfaite… Comment une jeune fille pouvait-elle lui tournebouler l’esprit de cette manière. Au moment où elle se levait en baillant pour aller se coucher, Tracy entra pour débarrasser la petite table. Contrairement à Nelson qui était vêtu de façon "domestique de bonne société", la jeune servante était habillée simplement d’un blue-jean, d’un fin tee-shirt dont le tissu moulait ses magnifiques seins, dont Charlotte devinait la nudité et les tétons. Tracy était aussi chaussée d’une paire de baskets. Charlotte la trouvait mignonne à croquer.
— Auriez-vous la gentillesse ...
... de me montrer ma chambre ?
— Tout de suite Madame Néville !
Une fois le plateau déposé à l’office, Charlotte suivit Tracy dans les escaliers. La jeune fille ouvrit une porte au fond du long corridor et s’effaça pour laisser passer sa patronne.
— Oh, c’est une magnifique chambre ! commenta la jeune femme avec enthousiasme.
— Et la vue est superbe, Madame, ajouta Tracy en ouvrant les rideaux.
Effectivement, la chambre était située sur l’arrière du manoir et on pouvait voir vers l’horizon, la mer et ses grosses vagues qui éclataient sur les rochers, projetant des paquets d’écume aux alentours. Un chemin de terre serpentait jusqu’à la grève. Vers la gauche, il y avait un petit bois et la lande. Charlotte reporta son attention sur la chambre. Elle faisait bien vingt ou vingt cinq mètres carré, mais contenait peu de meubles. Un immense lit, une imposante armoire, une psyché, un petit secrétaire, une table et quatre chaises et, de part et d’autre du lit, un fauteuil.
Charlotte s’assit sur le tabouret devant la psyché. Aussitôt, Tracy s’approcha et défit les pinces qui maintenaient la blonde chevelure, chevelure qui tomba en cascade sur ses épaules. Elle pivota sur son siège et leva la tête pour planter son regard dans celui de la jeune fille. Cet échange dura une longue minute, jusqu’à ce que les joues de la domestique s’empourprent. Charlotte, en proie à des sentiments qui la dépassait et auxquels elle ne voulait pas penser, entortilla une de ses mèches rousses entre ...