1. L'héritage de Charlotte


    Datte: 16/04/2020, Catégories: ff, frousses, fantastiqu, Auteur: Jean-Marc Manenti, Source: Revebebe

    Au volant de sa voiture de location, Charlotte pestait intérieurement contre la conduite à gauche. Il était plus de 20 heures et elle venait de quitter la grande route pour une sorte de chemin bien goudronné qui était sensé mener à son Manoir. Et oui, Charlotte était, depuis peu, propriétaire d’un vrai manoir écossais, héritage d’un lointain tonton. Alors qu’on était en plein été, il faisait frais dans cette région du nord de l’Écosse. Le ciel charriait de gros nuages gris et noirs.
    
    Charlotte s’extirpa de ses pensées et jeta un œil sur la carte routière déployée sur le siège du passager. Encore quelques virages et elle serait arrivée.
    
    L’avocat l’avait reçue quelques heures auparavant, lui avait fait signer un tas de papiers, expliqué la succession, donner un plan détaillé du manoir et "généreusement offert" la carte routière. Après une côte de plusieurs centaines de mètres, l’ombre de la bâtisse se découpa, sinistre, sur le ciel gris foncé.
    
    — Bouh ! C’est digne d’un film d’horreur ! pensa-t-elle tout haut, en guise de commentaire.
    
    Une fois la voiture garée devant la grande porte d’entrée, Charlotte inspecta le paysage. C’était la lande à perte de vue. Elle se décida à monter les cinq marches et, au moment où elle mit la main sur son trousseau de clefs, la porte s’ouvrit. Charlotte faillit tout laisser tomber à terre. Devant elle, tout sourires, se tenait un homme d’une trentaine d’années, vêtu d’un pantalon noir impeccablement repassé, d’une chemise blanche au ...
    ... col orné d’un nœud papillon, d’un petit gilet à rayures. Même le brushing était digne d’une gravure de mode au masculin.
    
    — Soyez la bienvenue chez vous. Je suis Nelson Mc Logan, dit l’inconnu dans un anglais au fort accent écossais.
    — Euh ! Vous habitez ici ? bredouilla Charlotte.
    — Pas tout à fait, je suis votre employé de maison, répondit Nelson avec un sourire un peu condescendant.
    — Je ne savais pas… enfin, je croyais que l’endroit était désert.
    
    Le majordome s’effaça pour la laisser passer. Charlotte entra et se trouva dans un grand hall.
    
    — À votre gauche, il y a l’office, devant vous, cet escalier majestueux mène aux chambres et aux salles de bains. À votre droite, les salons, la bibliothèque.
    
    La jeune femme fut heureuse de trouver un feu dans la cheminée. Le climat avait l’air plutôt frais dans la région. Elle pensait trouver une maison quasi-abandonnée et poussiéreuse, au lieu de cela, elle entrait dans un manoir tout propre et chauffé.
    
    — Madame désire dîner ?
    — Non merci, Nelson, je suis fourbue, je vais vite aller me coucher.
    — Du thé ou du café, peut-être ?
    — Ah ! Oui, Nelson, c’est une très bonne idée, je prendrais bien du thé.
    
    Une fois seule, Charlotte admira le magnifique salon, les fauteuils d’un style très british. Par la grande fenêtre, elle vit Nelson prendre ses bagages dans la voiture. Elle faillit pousser un cri de surprise quand une jeune fille entra, un plateau à la main.
    
    — Soyez la bien venue, Madame Néville. Je suis Tracy ...
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