1. La miraculée


    Datte: 15/04/2020, Catégories: fh, hplusag, nonéro, Auteur: Divine, Source: Revebebe

    ... de mes seins. Ma coiffure avait ce petit côté «négligé sexy» qui aiguise l’appétit des hommes, leur laissant imaginer à quoi je peux ressembler après l’amour. Étant plutôt nature, je m’étais maquillée sans ostentation particulière.
    
    Après ma difficile rupture avec Fred, la sortie de ce soir marquait dans mon esprit la fin officielle de ma période de «deuil». Cela faisait presque un an que j’avais mis ma vie sentimentale entre parenthèses, ne laissant à aucun autre sa chance de me séduire. Cette période de vacuité, plus que de véritable solitude, ne me gênait pas outre mesure. C’était l’occasion de panser mes plaies, d’effectuer un retour sur moi-même. En un mot, de réfléchir à mes attentes par rapport à l’existence en général et aux mecs en particulier. Je commençais seulement à me sentir prête à me lancer à nouveau. Mais, cette fois, je n’avais plus envie d’aventures éphémères ou à sens unique, je souhaitais une relation plus profonde et plus stable. Je me foutais bien de savoir si ce choix découlait de ma dernière déception en date ou du décompte inexorable de mon horloge biologique.
    
    Si Marc savait saisir l’occasion, peut-être sauterais-je le pas avec lui. Depuis la rencontre fortuite de la veille et notre longue conversation dans la médiathèque, je m’étais surprise à érotiser plusieurs fois le souvenir de mon pompier bibliothécaire, repensant à son sourire éclatant, ses yeux vifs, son expression à la fois enjouée et grave. Je m’étais même demandé comment ce serait ...
    ... d’être au lit avec lui, de sentir peser son corps sur le mien… À cette idée, une douce chaleur m’avait envahie. Cette chasteté autoproclamée me pesait plus que je ne voulais bien l’admettre. Après tout, le sort m’avait accordé une deuxième chance. C’était bien pour en profiter !
    
    Dès qu’il me vit, Marc se leva et me fit signe. J’ôtai ma parka en satin brodé et je le rejoignis à la petite table discrète qu’il avait réservée pour nous.
    
    — Waouh ! fit-il, simplement.
    
    Heureuse de l’effet produit, j’essayai de ne pas sourire trop largement. Une vraie lady n’est pas censée relever les marques d’admiration de ce genre. Reprenant ses esprits, Marc se rapprocha enfin et me fit deux bises, selon la coutume locale.
    
    — Si j’avais su, je me serais un peu plus habillé…
    — Tss-Tss, tu es très bien comme ça. Ne change rien !
    — Tu ne me préfères pas en tenue de pompier ?
    — Comme beaucoup d’autres, j’avoue avoir un faible pour l’uniforme. Enfin, dans d’autres circonstances qu’un dîner en ville…
    
    Je laissai mourir ma phrase avec une décontraction mutine, limite aguicheuse. Il rougit. Message reçu.
    
    Le repas fut un moment de pur bonheur. La conversation de Marc était à la fois folâtre et brillante, pétillante d’humour et de joie de vivre. Je me surpris à me livrer sans réserve, partageant avec lui des anecdotes, parfois drôles, souvent pitoyables, sur ma vie et ma courte carrière d’enseignante. Je lui révélai des blessures dont je n’avais jamais parlé à personne. Une atmosphère ...
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