1. On ne s'attache pas


    Datte: 02/04/2018, Catégories: fh, fsoumise, hdomine, Voyeur / Exhib / Nudisme fsodo, attache, extraconj, Auteur: Clubescargot, Source: Revebebe

    J’avais garé mon vélo au bas de son immeuble vieillot, traversé l’arrière-cour graisseuse donnant sur les cuisines d’un bar, sorti le petit paquet de sa boîte aux lettres de bois, monté ventre à terre les cinq étages d’escaliers aux marches grinçantes et de guingois, ouvert le paquet et déchiffré les instructions :
    
    — Je te veux docile. Pas de soutien-gorge.
    
    Juste ça et un foulard rouge à motifs d’arabesques. Personne dans la cage d’escalier. J’ôtai une bretelle, puis l’autre, tout en gardant ma chemise, puis dégrafai le dos et retirai discrètement le tout par-dessous mon linge. Ma respiration s’était calmée, j’étais prête. Je toquai à la porte. Des bruits de pas qui se rapprochent. La porte de bois s’entrouvrit. Je me glissai dans l’ouverture. Polo se tenait dans l’entrée, portant une tunique d’un blanc immaculé sur un pantalon gris clair, raide comme un i, les bras dans le dos, affichant un air sérieux, voire sévère.Les cheveux disciplinés et les lunettes, ça le vieillit, pensai-je en mon for intérieur.
    
    Il baisa ma main et me débarrassa de mon manteau. Chic, mais distant. J’aurais voulu lui sauter dessus et me blottir dans ses bras, respirer sa chemise, la froisser, le décoiffer et l’embrasser tout à la fois. Ce n’était pas au programme.
    
    — J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle, annonça-t-il. La bonne, c’est que j’ai retrouvé ta boucle d’oreille…
    
    Il déposa le bijou compromettant dans ma paume. Je le plaçai en lieu sûr dans la poche fermée de ma chemise.
    
    — ...
    ... … la mauvaise, c’est que tu mouilles beaucoup trop pour mon fauteuil.
    
    Tandis que j’ôtais mes sandales en rougissant, il saisit le foulard et le posa sur mes yeux, prenant tout son temps pour le nouer à l’arrière de mon crâne au niveau de l’occiput, serrant fermement le nœud et passant une main devant moi pour s’assurer que je n’y voyais rien.
    
    — Désolée, fis-je
    — Pas grave, assura-t-il. Lève-toi. Tu peux garder la chemise et la culotte.
    
    Plongée dans l’obscurité, je me concentrai sur mes autres sens. La chaleur de son corps dans mon dos. Le sol froid sous mes pieds. Les bruits étouffés de la rue et de la cage d’escalier. Je me redressai puis retirai mon jean.
    
    Polo me prit la main et me guida pas à pas jusque dans le salon. Le carrelage froid avait fait place au bois grinçant du parquet. Je déroulai chaque pas avec précaution, posant comme au ralenti chaque partie : talon, plante, orteils. J’entendais ma respiration, ce mouvement automatique et naturel, résonner dans ma poitrine, comme s’il avait été amplifié.
    
    — À genoux. Donne-moi tes mains.
    
    Je m’exécutai lentement. Le soleil chauffait sur ma droite à travers une vitre.
    
    Polo saisit avec douceur et fermeté mes avant-bras et fit passer une corde entre mes poignets. Il prenait son temps à les enrouler, ajustant les longueurs, glissant à plusieurs reprises un doigt entre la corde et ma peau pour vérifier qu’il ne serrait pas trop fort.
    
    — C’est bon comme ça ?
    — Oui.
    — Tu n’y vois rien, c’est sûr ?
    — Oui, ...
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