1. Covoiturage improvisé


    Datte: 27/03/2020, Catégories: fh, fplusag, hotel, cérébral, revede, confession, nostalgie, amiamour, Auteur: Mimi6c, Source: Revebebe

    ... époque-là, le bâtiment abritait un hôtel dont j’ai oublié le nom. Vous verrez plus loin dans ce récit que ce détail a de l’importance.
    
    Attendant que le feu passe au vert, je regardai distraitement Sidonie (nous l’appellerons comme cela) s’éloigner en direction de la rue de la « Ré », rue de la République pour les non-initiés.
    
    L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais dans les jours qui suivirent le « 29 » prit la fâcheuse habitude de passer légèrement avant la belle, à moins que ce soit la belle qui s’arrangeait pour arriver quelques secondes après le passage du bus. Toujours est-il que nous prîmes l’habitude de ces covoiturages improvisés, bien avant l’avènement de BlaBlaCar.
    
    J’avoue que les jours où je ne la trouvais pas à l’arrêt du bus j’étais déçu. Au fil des jours notre complicité grandissait et nous prîmes même l’habitude de prendre le temps d’un café, avant de partir chacun vers notre lieu de travail. Les conversations prenaient un ton plus badin, voire beaucoup plus intime. Elle me parlait de son mari qu’elle aimait et pour qui elle avait beaucoup de respect, mais me faisait comprendre qu’elle tenait à son jardin secret et qu’elle avait parfois besoin d’une aventure.
    
    Je me rendais compte que j’étais en train de jouer à un jeu dangereux, que la situation pouvait rapidement basculer. Visiblement je ne lui étais pas indifférent, cela flattait mon ego et puis, soyons francs, cette belle femme à la quarantaine flamboyante m’attirait. Mais le raisonnable en moi ...
    ... essayait de prendre le dessus. Personnellement je vivais une relation très compliquée avec la mère de mes enfants. Nous sortions à peine d’une très grosse crise de couple et nous essayions tant bien que mal de recoller les morceaux. Ce n’était pas le moment de partir dans une aventure extraconjugale même si cela était un prêté pour un rendu. Et puis dans mon fonctionnement, je suis quelqu’un de fidèle, j’aime regarder les jolies filles, mais j’ai beaucoup de mal à franchir le pas. En clair, comme le disait je ne sais plus qui, je ne suis pas un garçon facile… mais ça vaut le coup d’insister (rires).
    
    Sidonie n’était pas du genre à lâcher l’affaire comme cela. Elle imaginait des trucs pour me bousculer, faire réagir ce jeune homme un peu trop distant et pas assez entreprenant à son goût. Elle s’aspergeait de Dune, le parfum de Dior très en vogue à l’époque et dont les notes vanillées sont très reconnaissables, riant en me disant que cela trahirait sa présence dans le camion. Elle faisait des allusions à ma femme, qui devait être vraiment très forte pour s’attacher un homme à ce point-là. Un jour que je la complimentai sur sa tenue et plaisantai sur son corsage qui présentait de nombreux boutons qu’il serait sans doute très long de dégrafer, elle me répliqua en me regardant droit dans les yeux qu’elle n’était pas une femme que l’on déshabille, mais une femme que l’on effeuille. Alors, garçon, tu vas te bouger oui !
    
    Un matin, un événement apparemment anodin fit basculer la ...
«1234...»