1. Les petits bonheurs d'Estelle....


    Datte: 24/03/2020, Catégories: fh, ff, douche, amour, volupté, fsoumise, fsodo, sm, init, Auteur: Jeff, Source: Revebebe

    Estelle avance à petits pas comptés le long du port. Elle aime à en respirer les odeurs fortes de varech, d’iode, de poisson où se mêlent les relents de gas-oil. Elle aime aussi entendre le clapotis de l’eau qui frappe le long du quai au passage d’un bateau qui s’éloigne vers la passe pour gagner la haute mer. Ça la rassure d’entendre au-dessus d’elle le cri des mouettes qui piaillent et se chipotent quelques miettes. Ici, chez elle, elle se ressource, loin de l’agitation et du bruit incongru de la vie trépidante. Et puis elle en a tant besoin de ce calme, de ces odeurs, de ces cris d’oiseaux.
    
    Estelle remonte le col de son grand imperméable, le serre autour de son cou et le tient d’une main ferme. Nez au vent, elle aspire à pleins poumons l’air vif et passe un petit coup de langue sur ses lèvres, humides des embruns qui giflent son visage et déposent sur sa peau de minuscules grains de sel. Encore un pas et elle sera face au large, de l’autre côté du môle. Bien que la saison ne s’y prête pas, elle aimerait aller se baigner, sentir son corps se faire éclabousser par l’écume des gros rouleaux qui frappent la grève. Elle voudrait sentir le picotement de l’eau de mer sur sa peau nue, sentir le souffle du vent lui hérisser la peau de mille aiguilles et elle frissonnerait de plaisir autant que de froid.
    
    Ses pas s’inscrivent en creux sur la plage humide. Elle marche au ras des flots qui viennent mourir à ses pieds et qui effacent l’empreinte de son pied gauche, ne laissant ...
    ... qu’étrangement celle du pied droit, ce qui pourrait faire dire à qui la suivrait : « Tiens, un unijambiste ! ». Par acquit de conscience, Estelle se retourne. Personne ne la suit. Qui d’autre serait assez fou, en cette bruineuse journée d’hiver, pour aller se promener le long de la plage ? Elle est seule. Elle est seule mais, au loin, au-dessus du vacarme de la mer, elle entend le ronron de la ville qui accompagne sa promenade matinale et lui rappelle que la vie est là, à deux pas d’elle. À cette simple rumeur et aux bruits de la nature sauvage qui l’entoure, Estelle sourit. Elle sourit à la vie. Une vie dont elle n’avait pas mesuré l’importance, jusqu’il y à peu de temps…
    
    ***
    
    Elle marchait aussi sur du sable et ses pas étaient effacés par une de ces brusques tempêtes qui viennent soulever des tourbillons piquants pour les yeux. Pour se protéger, elle avait resserré autour de sa figure le foulard qui la protégeait. Elle avait même dû fermer les yeux pour évacuer des dizaines de grains d’un sable très fin qui l’irritaient. Dans les mugissements des coups de vents, avec l’intensité du trafic automobile qui la frôlait et le vrombissement des lourds camions, elle n’avait pas entendu le coup de frein ni les portières s’ouvrir. Elle s’était retrouvée cernée par trois costauds, la tête enturbannée, de grosses lunettes noires cachant leurs yeux. Sans brusquerie mais sans ménagement ils l’avaient poussée vers un lourd véhicule tout-terrain qui les attendait, portières ouvertes, ...
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