1. Mauvaise langue !


    Datte: 22/03/2020, Catégories: fh, couple, Oral nopéné, Humour Auteur: Athanagor, Source: Revebebe

    À Lætitia
    
    J’ai fini par me rendre à l’évidence : je suis un mauvais lécheur.
    
    Le constat s’est fait devant ma télé. J’étais fasciné par une émission culturelle construite sur la base d’investigations ethnologiques audacieuses et sans complaisance. Plus exactement, je matais les vacances d’un couple échangiste au Cap d’Agde.
    
    Les deux fesses plantées dans mon canapé, je découvrais des pratiques sexuelles ésotériques. De toute évidence, il y avait peu de chances que je m’y adonne un jour, mais elles m’ont fait réfléchir à ma propre sexualité. C’est assez rare quand ça m’arrive. Alors que penser à des trucs la concernant, c’est plutôt l’inverse.
    
    J’ai fait un bilan rapide. D’un côté, les envies que j’ai laissées épanouir et qui ont pris corps. De l’autre, les fantasmes que j’ai enfouis dans les replis de mon cerveau, plus ou moins consciemment.
    
    Ensuite, j’ai pensé aux femmes à qui j’ai fait l’amour. Assez vite, je suis passé à celles avec qui j’aurais bien aimé le faire. Aux passantes inconnues dont le regard s’est posé sur moi comme une invitation pleine de promesses. Aux dédaigneuses – plus nombreuses – qui ont ignoré le mien.
    
    À celle que j’ai fuie sans une explication… Salaud !
    
    En contrecoup, j’ai songé aux râteaux que j’ai pris. Au dernier, surtout : un monument digne d’être raconté en début de chaque année scolaire dans tous les lycées de France, pour l’exemple. (Un râteau de 48 points selon le barème de la Fédération Française de Râteau, quand même ...
    ... !)
    
    J’ai renoncé, après cinq minutes de calcul mental, à évaluer le temps passé à me masturber depuis ma première éjaculation, elle-même comptabilisée, bien entendu. J’en suis arrivé à la conclusion que ma vie sexuelle était loin d’être exaltante. Bon, jusque là, je m’en doutais un peu ; je n’ai donc pas été traumatisé. Ça m’a tout juste laissé un petit goût amer dans la bouche. Rien de bien méchant. Non, non, vraiment. Trois fois rien. Bon, parlons d’autre chose.
    
    Par contre, mes réflexions libidinales ont allumé une petite étincelle bien plus pernicieuse au fond de mon crâne. Une vague idée persistante, comme une sensation désagréable et agaçante. Elle s’est précisée au fur et à mesure que j’essayais de la cerner. J’ai fini par réaliser ce qui me tracassait : je n’avais jamais fait jouir de femme avec ma langue ! Le dos glacé de sueur, j’ai pris conscience de cet échec dans ma vie, moi qui, déjà, n’avais pas de Rolex.
    
    En proie à une angoisse aveugle, je voyais désormais sans la regarder la publicité pour un tampon hygiénique qui bavait sur mon écran.
    
    Mentalement, je passai en revue la foule de mes conquêtes – ça a été assez rapide, en fait – et je cherchai, fébrile, celles qui avaient joui pendant une gâterie. Je me serais contenté d’une seule ex, d’un seul broute-minou réussi pour me considérer sauvé du terrible constat d’incompétence cunnilinguistique.
    
    Je n’ai rien trouvé qui me rassure.
    
    ooo000ooo
    
    La première femme que j’ai léchée, c’était une copine de fac. ...
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