Finement looong - Histoires de Sexe

Finement looong

... bras.

Martial renâcle, il boit une gorgée puis reprend :

— Ouais, ben moi, je me demande si c’était bien un accident ! Car je connais bien la mare-à-bestiaux ! Et si t’as un mètre cinquante de profondeur, c’est bien le maximum. En général, t’as à peine un mètre.
— Là, c’est à toi d’arrêter tes conneries. Je te signale que t’étais présent, ce jour-là ! C’est même toi qui as sauvé la petite !
— Ouais… Sauvée, c’est vite dit ! Un truc curieux quand même : la petite, elle était largement à vingt mètres de la barque, elle avait pied. Mais j’ai rien pu faire pour les autres… Rien et c’est ça qui me dégoûte le plus !

René pose sa large paluche sur la frêle épaule de son voisin :

— Attends, t’as sauvé aussi le gamin ! Hélas, c’est vrai qu’il est dans le coma, mais il se réveillera bien un jour !
— Moi, j’y crois pas, il a trop bu la tasse. Quant à Robert, il avait carrément coulé, j’ai eu un mal de chien à le retrouver ! Mais comment il a fait pour basculer comme ça ?

C’est au tour de René de boire une gorgée :

— Tu l’as dit toi-même, Robert buvait pas mal quand il allait à la pêche. Il a dû se lever dans la barque et comme il était un peu bourré, il a fait tout chavirer. C’est toi-même qui as entendu un grand juron suivi d’un gros plouf. Tu l’as assez raconté !
— Ouais, ouais, je sais ! Mais bon, l’eau, ça aurait dû le réveiller, non ? Moi, je te dis qu’il y a un truc pas clair là-dessous !
— Tu crois que c’est la petite Emma qui est dans le coup ? Je la ...

... crois incapable de faire mal à une mouche !
— Pas Emma, mais son nouveau type !

Éberlué, René regarde Martial dans les yeux :

— Tu déconnes ou quoi ? Et ton assassin, il s’y serait pris comment ? Avec une tenue de plongée ? Tuba ou bouteilles ?
— Pourquoi pas ? Je suis arrivé sur les lieux très vite, car je savais que Robert pêchait avec ses gosses et que ce que j’avais entendu n’était pas normal. C’est vrai que je n’ai vu personne, mais un type qui fait de la plongée, je ne l’aurais pas vu non plus !
— Là, Martial, tu dérailles ! Je sais bien que tu as du chagrin de ne pas avoir réussi à sauver ton pote, mais t’as au moins sauvé la gamine, et aussi son frère, même s’il est mal en point depuis un bout de temps.
— Et pourquoi Robert a coulé ?
— Arrête de te faire du cinéma. Il a coulé à cause de tous ses vêtements imbibés de flotte et qu’il était saoul, c’est tout…
— Ouais, c’est ce qu’on peut dire, mais c’est pas normal, ça ! Pas normal…
— Allez, arrête de te faire du mal, Martial, je te paye un coup pour te remonter le moral ! Hep, Maurice, remets-nous ça !

Environ cinq mois plus tard, tout le village, ou presque, se retrouva à l’église puis la mairie pour fêter le mariage d’Emma et de Jérôme. On ne sut dire qui fut l’héroïne de la fête : Emma, la jeune mère rayonnante ou Céline, sa fille qui paradait en demoiselle d’honneur du haut de ses à peine quatre ans…

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Quelques années ont passé, nous sommes, Emma et moi, toujours en couple, et tout va très ...