Un voisin accueillant - Histoires de Sexe

Un voisin accueillant

... passe la veste de son tailleur, accroche son sac sur son épaule. Pense qu’elle a oublié le chat, et retourne rapidement dans la cuisine, le temps de remplir sa gamelle de croquettes, en promettant au matou de faire mieux ce soir. Elle file en coup de vent, et descend rapidement les escaliers. Elle traverse la cour, en veillant à assurer son pas du mieux qu’elle peut. Elle n’a pas l’habitude de porter des talons, mais la promotion récente gagnée à son bureau implique qu’elle soigne de plus en plus son image.

Arrivée à l’arrêt du bus, les mains occupées à défaire les nœuds des fils de son MP3, elle se retrouve presque nez à nez avec un homme d’environ trente-cinq ans, brun, peau mate et dents parfaitement blanches, bedaine contrôlée laissant juste deux adorables poignées d’amour qu’on devine au travers de sa chemise turquoise. Celui-ci lui tend énergiquement la main, en la saluant. Elle le regarda interloquée, les yeux pleins de questions.

— Je suis votre voisin de palier, vous avez croisé mon épouse et mon fils ce week-end end lors de votre emménagement.

Elle se souvient alors avoir croisé une trentenaire, blonde et plutôt jolie, avec un petit garçon adorable qui questionnait sa mère sur le remue-ménage que générait la bande de copains dans l’escalier, venue en renfort pour porter cartons, meubles, frigo et canapé.

— Ah, enchantée. Moi c’est Émilie, et vous ?

Le bus arrive. Un coup d’œil à sa montre lui indique qu’elle est limite dans son timing.

— Vous ...

... inquiétez pas, ce bus est souvent en retard à cause des travaux pour l’arrivée du tramway. Mais il avance rapidement jusqu’au lycée Manet.

Elle doit descendre deux arrêts avant ledit lycée, et est ainsi rassurée par les indications qui venaient de lui être données.

Ils montent ensemble dans le bus. Pas de place pour s’asseoir, ils restent debout tout en continuant d’échanger les banalités d’usage. Lilie s’aperçoit alors qu’elle respire fort, et que son rythme cardiaque est légèrement plus élevé que d’habitude. Elle se sent envoûtée par sa voix. Grave et légèrement rauque, comme elle les aime. Son parfum finit de la séduire. À la fois frais et viril, elle en croquerait sa peau.

Elle l’écoute vaguement, et tente de se caler comme elle peut pour ne pas se coller aux autres passagers, ni tomber au moindre coup de frein du conducteur. Elle le regarde plus intensément. Les cheveux bien peignés, quelques mèches rebelles sur le devant du crâne. Fraîchement lavés sûrement. Les yeux noisette et brillants, sous d’épais sourcils très bruns. Quelques rides autour des yeux malicieux et joueurs, un nez un peu gros, une bouche quelconque et une mâchoire sublimement dessinée, finissant dans un menton carré, ô combien masculin.

Le bus arrive à la gare, et pas mal de gens descendent pour récupérer un train de banlieue en direction de Paris. Le charmant voisin invite Lilie à s’asseoir. Elle marque d’un sourire cette galanterie, mais regrette de ne plus pouvoir ainsi poursuivre son ...