Un voisin accueillant - Histoires de Sexe

Un voisin accueillant

... observation. Ce nouveau rapport d’homme debout et femme assise lui chauffe rapidement le ventre. Une distinction se marque entre eux deux. Et c’est lui qui a maintenant la part belle pour procéder à une observation en détail.

La jupe relevée à mi cuisses, le décolleté vu d’en haut, l’odeur du parfum qui monte lui caresser les narines… Il n’en perd pas une miette, et lui qui était si bavard devient brusquement silencieux, trop occupé à regarder, deviner, imaginer. Lilie relève la tête, leurs regards se croisent, ils ne se sourient pas et ne se disent rien.

Déstabilisée, Lilie baisse les yeux et croise les jambes. Elle se protège ainsi du regard plein de reproches de la grosse dame assise face à elle, et offre une cuisse encore plus dévoilée du côté de son voisin, plongé dans un silence profond et énigmatique.

Quelques minutes après, elle se relève, frôlant le corps de cet homme au regard perçant. Elle lui indique qu’elle descend à la prochaine. Il lui demande à quelle heure elle prend le bus retour. Elle s’étonne en s’entendant lui répondre « 18 heures, pourquoi ? ». D’habitude, elle n’aurait jamais laissé filtrer ce genre d’info. Il lui dit qu’il l’attendra à l’arrêt de son bureau, là où elle descend présentement. Il lui adresse un cordial « bonne journée à vous », comme si de rien n’était. D’ailleurs, peut-être ne s’est-il rien passé. Peut-être a-t-elle imaginé cette attirance, peut-être que le célibat la rend folle…

C’est perdue dans ce genre de pensées qu’elle ...

... arrive devant son boulot. Fouillant au fond de son sac pour trouver les clés, repensant à cette voix qui résonne encore en elle, elle sent quelqu’un approcher d’elle.

— C’est ça que tu cherches ?

Ah… Lola était à l’heure, pour une fois. Lola est une stagiaire, dans l’entreprise depuis deux mois, à mi-temps. Avec des allures de jeune mi aguicheuse mi lolita, parfois fragile, parfois rock, cherchant les limites de sa féminité. D’un caractère joyeux, elle arrivait néanmoins à trouver progressivement sa place.

Lola ouvre la porte et monte, la première, à l’étage.

Elle la regarde montant les marches. Un short portant bien son nom, s’arrêtant haut sur ses cuisses, un collant foncé sans être totalement opaque, avec un trou sur le côté près du genou, et assez haut sur l’arrière de la cuisse gauche, pour le côté trash, et des bottes de cuir sur les mollets, pour l’aspect sexy. « Quelle drôle de fille », songe-t-elle.

La journée de boulot s’est déroulée comme à l’habitude. Une « pause midi » partagée avec quelques collègues, au soleil, mangeant des pâtes dans une boîte cartonnée, dans le parc près du bureau. Écoutant les oiseaux chanter, les jambes nues dorant légèrement sous la chaleur de l’astre rieur. Les mauvaises blagues des commerciaux, du style « ah, les jours rallongent et les jupes raccourcissent »…

Des clients parfois hargneux, parfois bien aimables, le téléphone incessant, l’ordinateur fatigant, et la saisie comptable interminable. L’heure de fin approche. ...