Je t'aimerai toujours - Histoires de Sexe

Je t'aimerai toujours

... crois-moi. Je…

Le bruit de la porte principale m’interrompit. On frappa en même temps qu’elle s’ouvrit. C’était une infirmière. Elle entra en nous saluant d’un austère bonjour, et s’immobilisa en nous apercevant, les yeux figés sur Alys qui allaitait les deux enfants accrochés à ses gros seins. Depuis la veille, je ne l’avais pas vue se dérider, mais là, enfin, elle sourit.

— Ils vont mieux… dit-elle simplement.
— Oui, chuchota Alys. Ils sont moins chauds. Merci. Merci pour ce que vous avez fait pour eux.

L’infirmière se retourna comme pour vérifier qu’elle n’était pas suivie ou espionnée, avant de nous souffler dans un murmure :

— Je crois en la prophétie ! Vous êtes ceux qui nous apportent la vie et le salut ! J’espère que vous saurez les convaincre…

Mais la porte s’ouvrit de nouveau, dévoilant deux surveillantes armées. Je me pris à redouter qu’elles l’eussent entendue…

— Alys !

Mais non, c’était Dame Heline qu’elles escortaient. L’ancienne maîtresse de ma compagne entra dans la pièce et, à son tour, s’immobilisa en apercevant la scène : nos enfants allongés dans les bras de la sculpturale jeune femme, tétant avec avidité, leurs petites mains fermées sur ses seins lourds.

— Alys ! Qu’est-ce que tu es belle ! Tu es plus belle que jamais ! Tu es la vie ! La prophétie avait raison. Vous êtes la vie !

Elle s’avança jusqu’à nous. L’infirmière posa une main sur le corps d’Alphya, puis sur celui de Jilon.

— Je ne désespère pas d’en convaincre le ...

... Conseil, et déjà une bonne part de la population en est persuadée.

Dame Heline se tourna vers la sage-femme.

— Comment vont-ils ?
— Mieux. Ils vont guérir.
— Très bien. Pourriez-vous nous laisser seuls un moment ?
— Oui, ma Dame. Je reviendrai tout à l’heure.

La Patricienne attendit que l’infirmière fût sortie pour reprendre.

— Qu’est-ce que je suis heureuse de te retrouver, Alys ! Et vos enfants, ils sont magnifiques !

Ma jolie rouquine lui sourit.

— Je serais heureuse aussi si nous n’étions pas prisonniers.

La conseillère soupira.

— Je vous assure que je suis de tout cœur de votre côté, et que je ne cesse de plaider votre cause. Tôt ce matin, plusieurs surveillantes volontaires sont parties explorer les montagnes, vers le sud. Et de nombreuses habitantes voudraient déjà les suivre.

Alys releva doucement les enfants qui avaient apparemment terminé, et les tint contre elle sur ses genoux. Les yeux fixés sur sa poitrine, Heline poursuivit :

— Le Conseil est déchiré, vous l’avez vu, et je suis déjà contente qu’Aradelle soit plus ou moins de mon côté. Pour l’instant, les Patriciennes sont occupées à tenter de raisonner les habitantes et à donner des ordres aux surveillantes.

Elle observa un silence avant de reprendre.

— Par où vous êtes-vous enfuis ? Racontez-moi tout !

Elle s’assit et nous écouta parler tour à tour ; nous lui contâmes en détail notre histoire. La visite de Dame Sohane à la prison ; la révolte menée par Kalmin ; ma course ...