Festivités - Histoires de Sexe

Festivités

... captive. Son voisin semble s’apercevoir des sentiments qui l’agitent, il se contente de sourire dans un premier temps puis accentue la pression de ses doigts. Les pensées de Madame deviennent plus confuses. La voix de l’homme semble l’envelopper :

— Alors je ferais tout mon possible pour rester votre mentor…

Madame ne sait plus où se mettre, le ton de cette voix la bouleverse, elle est porteuse de tant de choses qu’elle devine obscurément, des choses auxquelles elle n’ose songer mais qui la troublent délicieusement. C’est avec une petite voix qu’elle répond :

— Merci et moi, je ferais mon possible pour rester votre élève appliquée…

C’est au tour de son compagnon de montrer furtivement son étonnement par un faible tressaillement de ses doigts et un regard agréablement surpris. Il se reprend bien vite :

— Accepteriez-vous une deuxième leçon demain ?
— Oui, bien sûr ! Vers quelle heure ?
— Vous semblez être plus de l’après-midi que du matin. Que diriez-vous de quinze heures au palais des Beaux-arts ?
— Vous voulez m’expliquer tout le musée demain ?
— Non, loin de moi cette prétention ! Juste une salle ou deux… Ainsi nous devrons nous revoir souvent !
— J’en serais très ravie ! dit-elle spontanément sans qu’elle ne rougisse.

Quelques mots, d’autres regards et ils se séparent.

Madame rentre chez elle complètement excitée, l’esprit survolté, les sens chamboulés. Trop occupé, Monsieur son époux ne remarque rien, surtout à l’heure tardive à laquelle il ...

... rentre. Durant une semaine, Madame va à ses leçons au palais des Beaux-arts. Pendant une semaine, elle y court comme une jeune étudiante, voire même une toute jeune fille vers son premier rendez-vous sentimental. Pendant une semaine, elle ressent le frisson délicieux des rencontres au doux parfum interdit, tel un papillon qui virevolte autour de la flamme de la bougie des émotions naissantes.

Puis un jour, alors qu’ils déambulent de toile en toile, main dans la main, elle dit :

— Si vous l’acceptez, nous pourrions changer demain.
— Vous êtes lasse de nos leçons ?
— Oh non, certainement pas mais ne m’aviez-vous pas promis de me faire découvrir vos peintures ?
— En effet, je vous l’ai proposé. Mais ne craignez-vous pas d’être déçue, après avoir vu toutes ces œuvres ici ? Mes modestes talents en peinture sont loin d’égaler ce que vous avez découvert dans ces salles !
— Il s’agit de vos peintures et… j’aimerais beaucoup les voir, pénétrer votre… jardin secret…
— Vous ne savez pas à quoi vous…
— Peut-être mais n’êtes-vous pas mon mentor et moi, votre élève assidue ?

Il se contente de sourire mais son visage rayonne et Madame se sent toute chose.

Le lendemain, c’est avec une certaine fébrilité qu’elle se rend à l’adresse indiquée : une maison de maître. Son mentor vient lui ouvrir et lui fait les honneurs de la demeure ancienne et stylée. Elle est toute fébrile, comme une adolescente à l’orée de son tout premier baiser.

Un grand escalier, un palier puis un second. ...