Festivités - Histoires de Sexe

Festivités

... votre talent en la matière mais j’avais en mémoire mes dessins d’enfance…
— Vos dessins ?
— Oui, j’adorais dessiner mais jamais au grand jamais je n’aurais accepté de m’en séparer !
— Eh bien, voyez-vous, il y a en effet de ça dans ma démarche de ne rien vendre… Mais il y a aussi un autre facteur qui intervient, non, deux autres facteurs qui interviennent : le premier est que je suis doublement attaché sentimentalement à ces toiles, par ce qu’elles expriment et surtout par celles qui y sont représentées !
— Vos… amies ? Seriez-vous un tel… hum… enfin…
— Si j’ai peint plus d’une seule amie qui m’était très chère, par exemple, les deux femmes de ma vie, je suppose que je dois utiliser le pluriel pour parler de mes modèles… dit-il, légèrement narquois.

Horriblement gênée, Madame ne sait plus où se mettre. Décidément, cet homme a le génie de lui faire perdre facilement les moyens. Il pose sa main sur la sienne, ce qui la rend encore plus cramoisie :

— Je dois reconnaître que tout le monde pouvait arriver à la même conclusion que vous. Et le deuxième facteur qui fait que je me refuse à me séparer de mes toiles est la nature même de ce qui y est représenté.
— Ah ? Pourquoi donc ? À moins que ça ne soit terriblement indiscret…
— Indiscret ? Pas vraiment. Non, mais c’est la nature de ce qui est peint qui peut l’être pour mes amies et aussi pour ma petite folie, mon jardin secret, en quelque sorte…

Il se tait, le regard lointain. Un silence se fait. Puis il sort de ...

... son apathie et la regarde posément :

— Aimeriez-vous voir ces toiles ?

Madame est surprise, à la fois de la proposition mais aussi du ton de sa voix.

— Oui, beaucoup ! Mais ne m’avez-vous pas dit qu’il s’agissait de votre jardin secret ?
— C’est exact.
— J’ai peur dans ce cas d’être fort indiscrète !
— C’est moi qui vous ai proposé de voir ces toiles, il me semble…

Madame est flattée qu’on puisse lui faire ainsi confiance, elle se doute bien qu’il ne faudra pas aller divulguer à tous la teneur de ces toiles. Elle a le sentiment diffus que celles-ci sont très particulières tout en étant très soignées d’un point de vue pictural. Elle reprend alors :

— Je vous remercie de cette marque de confiance et je saurais m’en montrer digne. J’imagine bien ce que peuvent représenter à vos yeux et pour vos sentiments ces peintures… Mais… je me permettrais une simple question : pourquoi moi ?
— En effet : pourquoi vous… Pourquoi avez-vous accepté de passer cet après-midi en ma compagnie ?
— Euh… Parce que vous m’avez expliqué toutes ces choses sur le monde artistique, j’étais ignorante sur le sujet et vous avez été un bon mentor en la matière…
— Mentor ? Vous me flattez !
— Non, je dis les choses comme je les ressens.

Madame est un peu surprise de sa spontanéité, d’habitude, elle est nettement plus réservée. Elle vient aussi de réaliser que depuis tout ce temps, il a laissé sa main sur la sienne sans que ça l’offusque. Elle se sent un peu troublée mais laisse sa main ...