Au commencement, il y avait Natalia - Histoires de Sexe

Au commencement, il y avait Natalia

Par où commencer ?

Un nom ? Appelez-moi Benoît, par exemple. Mais ce n’est pas important.

Une allure ? Mince, trentaine, Armani. Je ne porte que de l’Armani.

Finalement, qui je suis n’a pas d’importance, je suis comme tous ces gens que vous croisez au bar ou en boîte, entourés d’amis et de jolies femmes, et que vous enviez secrètement.

Tout me réussit.

Mon job de chef de projet junior chez Cap Aquarius me rapporte 42 k€ par an, hors intéressement. Et je ne parle pas des avantages. Quand ce n’est pas mon employeur, c’est mon client, Apraxis Banque, qui m’offre voyages, séjours accompagnés dans de beaux hôtels… C’était inattendu de trouver un tel emploi après mon master à Sup’de Co’. Je crois que ce qui les a impressionnés, c’est ma capacité à prendre des décisions, et à valoriser tout ce qui passe entre mes mains.

Ma vie sentimentale était déjà satisfaisante, et bien remplie. Enfin, comme je pouvais la considérer, alors que j’étais presque encore puceau. Lorsque j’ai commencé à travailler, tout a tout-de-suite commencé à aller encore mieux. Mon revenu net, ma BMW et mon grand loft avec vue sur les bords de Seine à Boulogne m’ont apporté de grandes joies. Je ne compte pas moins de soixante-sept partenaires, dont douze qui furent régulières et que je revois parfois, et trois ou quatre autres qui ont même eu le bonheur de faire un petit bout de chemin avec moi.

Fallait-il que je sois jeune et fou…

Aujourd’hui, je peux dire que mon bonheur est ...

... complet.

Natalia est bulgare. Elle est mannequin, elle commence à être connue. Je l’ai rencontrée il y a deux ans, à une soirée organisée à la galerie Blixman, rue Rambuteau à Paris. Elle était la vedette d’unshooting porno chic avec une brune vulgaire qui la dominait vaguement. C’est fou ce que les brunes peuvent être vulgaires.

1, 85 m’de jambes, d’ondulations blondes. Rien n’est contrefait chez elle, ni ses 95D, ni ses fesses, ni ses lèvres, qui semblent avoir été conçues par le meilleur de l’industrie du sexe. La perfection. Je crois que, ce soir-là, la vision de son corps m’a autant ému que les lignes pures de ce yacht sur lequel j’avais fêté le bac, à Ibiza.

***

Je m’appelle Giacomo, d’origine italienne évidemment. Je suis brun avec de splendides yeux verts qui ont toujours fait tourner la tête des filles. Je ne glande rien de mes journées à part dilapider le fric de mon vieux.

Ah, mon vieux ! C’est un sacré con ! Mais sans lui, il aurait fallu que je bosse à l’école, que je me fasse une situation. Il a bien essayé de me dire, qu’un jour, ce serait bien que je prenne sa succession. Mais pourquoi me casser le cul à étudier alors qu’à ma majorité, ma famille avait déjà crédité mon compte en banque de plus de 55 000 euros et que mes parents me versaient, chaque mois, 3000 euros d’argent de poche.

À dix-huit ans, j’avais ma première voiture. Une F40 que m’a offerte mon grand-père, vice-président de Ferrari en Italie, aujourd’hui à la retraite, mais qui occupe toujours ...