1. Joueras-tu avec moi ?


    Datte: 11/02/2020, Catégories: fh, couple, amour, cérébral, jeu, sm, Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe

    ... en forêt.
    
    Eléonore avait tout prévu, même mon impatience.
    
    Je me sens un jouet entre ses mains. Je relis ce message, et je mesure, aussi, le pouvoir qu’elle me donne. Ma femme a toujours aimé les mots mesurés. Pas les actes. J’aurai mis longtemps à le découvrir.
    
    Sous la règle du jeu, une ligne, encore :
    
    Il y a trop de moyens de me faire perdre la tête.
    
    Eléonore dort encore. Je ne bouge pas, de peur de la réveiller. Son odeur chaude, mélange de sueur et d’un reste de son parfum, m’enveloppe comme un voile. Il est à peine cinq heures, et je sais que je ne me rendormirai pas.
    
    D’un geste précautionneux, je soulève l’élastique de mon pyjama. Je laisse ma main posée sur mon bas-ventre. Le tissu appuie un peu sur mon poignet, sans doute suffisamment pour y graver ses plis. Je sens sous mes doigts la pulsion régulière du sang qui afflue. Quels objets ?
    
    Je pense aux bas, au porte-jarretelles. À la lumière des bougies. À une badine que j’imagine fine, souple comme une branche de saule, gainée de cuir noir. Je ne sais même pas si un tel objet existe. Je pense à un bandeau, à des menottes, des liens, plutôt. J’imagine des glaçons, je cherche une forme qui glisserait sans à-coup sur sa peau. Je pense à de l’huile de massage, aux mains d’Eléonore sur mon corps glissant. J’imagine des objets oblongs, j’imagine les lèvres de ma femme m’offrant le spectacle d’une fellation sur un sexe factice.
    
    Quels objets ?
    
    Je ne sais si cette question est un piège. Est-ce ...
    ... qu’Eléonore a fait sa propre liste ? Attend-elle la mienne ? A-t-elle déjà ces objets, devra-t-elle les acheter ? L’idée d’Eléonore dans un magasin spécialisé me trouble, me choque, même. Ma si digne épouse dans un lieu si glauque.
    
    — Je voudrais un vibromasseur, s’il vous plaît, monsieur.
    
    Même en imagination je ne peux mettre le mot « godemiché » dans la bouche de ma femme. Peut-on dire « s’il vous plaît, monsieur » au tenancier d’un tel endroit ?
    
    Je m’aperçois soudain que mon excitation est retombée. Avec un léger dégoût, je retire ma main de ma verge devenue molle. Eléonore se retourne. Le jour s’insinue dans la chambre. Corinne ne va pas tarder à se réveiller.
    
    Je marche vers la boulangerie perdu dans des pensées perplexes. Je reviens, prépare la table du petit-déjeuner. Tout est prêt pour mes deux princesses. Je fais le tour du rez-de-chaussée pour ouvrir les volets et les rideaux, laissant les premiers rayons du soleil entrer dans la maison. Dans le salon, je détache l’embrasse afin d’y glisser soigneusement la tenture. Je me fige. Le cordon de soie, peut-être artificielle, à la fois lourd et souple, est assez long pour…
    
    Je détache l’autre extrémité. J’y enroule mes poignets, appréciant la longueur et la texture. Les brins sont assez épais pour ne pas entrer dans la chair. La matière, glissante, est douce au toucher, presque agréable. Je tire un coup sec, essayant de mesurer la résistance idéale. Je la raccroche, enfin, terminant ce que j’étais en train de ...
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