1. Chagrin


    Datte: 03/02/2020, Catégories: amour, jalousie, cérébral, nopéné, nonéro, mélo, couple, Auteur: Passerose, Source: Revebebe

    ... emploi, à une bonne dizaine de kilomètres du domicile parental et j’avais loué une chambre chez un couple âgé fort sympathique. Ce samedi soir j’étais allé au bal de la marine.
    
    Une mariée en tenue vint m’inviter dès que le chef d’orchestre annonça un tango au choix des dames. Flatté de son choix, je m’exécutai avec plaisir. J’étais à la recherche de l’âme-sœur et ce ne pouvait pas être cette mariée en robe blanche ! Elle m’apprit alors qu’elle adorait danser mais que son mari était le clarinettiste, chef de l’orchestre. Ainsi, me voyant seul, avait-elle jeté son dévolu sur moi. Elle me demanda quelles danses j’aimais et donc réserva, si cela me convenait, tous les tangos, les valses, slow, paso-doble, java que le twist et le rock and roll n’avaient pas encore relégués au magasin des souvenirs. Le mari me fit un signe amical et je m’engageai au service de la jeune personne.
    
    Pour le moins étais-je assuré de ne pas faire tapisserie cette nuit ! Je pris même, je dois l’avouer, beaucoup de plaisir à danser avec cette excellente cavalière. Je crois avoir perfectionné mes pas au cours de cette mémorable rencontre sans lendemain : j’avais un professeur patient et enthousiasmé par mes progrès. C’était une jeune femme libérée qui n’hésitait pas à presser son corps plein de vie contre moi pour s’assurer que nos pas étaient synchronisés. Mariée du matin, elle s’amusait à m’émouvoir en trémoussant son bassin au contact moelleux et chaud contre le mien. Était-ce par malice ou se ...
    ... préparait-elle pour accueillir son mari ? Si elle s’échauffait autant qu’elle me troublait, il aurait une femme brûlante au petit matin. Après le bal le mari m’offrit un verre pour me remercier.
    
    Le dimanche après-midi, des collègues de travail vinrent me chercher, ils étaient trois, deux en galante compagnie, le troisième aussi célibataire que moi. Nous voilà partis, devinez où : il y avait bal « en matinée » dans une salle voisine de celle où j’avais évolué la nuit précédente. Nous avons pris place : les deux couples d’amoureux se sont aussi vite lancés en piste. Je scrutai la salle, j’espérais voir une connaissance féminine. Las, les lumières tamisées ne me permettaient pas de distinguer les visages. Je me levai donc et entrepris un tour des tables. Ici une jeune femme me remercia de mon invitation : elle était accompagnée, dit-elle. Il y avait juste à côté, un groupe de quatre demoiselles bien sages et au milieu Marie me souriait. Sans perdre de temps je m’inclinai devant elle et lui demandai si elle acceptait de danser. Son sourire s’épanouit, elle se redressa et me suivit.
    
    Nous nous sommes mis au pas, avons tournoyé sans nous quitter des yeux. Nous n’étions pas de parfaits inconnus, mais jusqu’à ce jour le sort nous avait à peine permis de nous voir. Ma vie d’étudiant m’avait tenu éloigné de ma ville natale. À mon retour, j’avais gardé une chambre chez mes parents, mais en semaine j’avais loué, je l’ai déjà écrit, une chambre à proximité de mon travail. Marie demeurait ...
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