55.5 Après le déluge (partie 2, Gruissan – Toulouse)
Datte: 27/01/2020,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... aller prendre un verre. On rigole bien, tous les trois ; enfin, surtout Elodie et Philippe ; moi, je me contente de faire bonne mine ; en réalité, je suis en train de rechuter. Tous les signes cliniques sont là : j’ai envie d’être seul ; j’ai envie de ruminer ma peine.
Alors, quand aux alentours de minuit ils ont annoncé leur envie de rentrer, j’ai prétexté une forme pétante et une envie soudaine de me balader un peu, beaucoup, pour mieux préparer mon sommeil.
C’est ce que je vais faire, marcher ; marcher sur le port, dans le village, jusqu’à la plage, m’imprégner de la douceur du soir, du son apaisant de la mer, du chant insouciant des cigales, de la présence de quelques bogoss ici et là.
Je marche pour tenter d’échapper à mes démons. Tentative vaine, ils me collent de près. Je n’arrête de penser à lui, ça vire à l’obsession. Ce soir, il me manque horriblement.
La nuit avance, la chaleur disparaît et une brise fraîche vient caresser ma peau ; l’heure tardive est propice aux réflexions, aux angoisses.
Je repense à mon bleu qui disparaît de jour en jour : bientôt, il n’en restera plus aucune trace. Tout comme il ne reste plus de traces, depuis plusieurs jours déjà, de son dernier passage en moi. Quelques jours encore, et ma chair ne gardera plus aucun souvenir de lui.
Alors, ça peut paraître idiot, mais désormais j’y tiens à ce bleu : ce qui est tout bonnement paradoxal.
J’ai envie de tout oublier de cette histoire, jusqu’à même oublier d’avoir été ...
... amoureux ; pourtant, je m’accroche à ce bleu, jusqu’à souhaiter qu’il ne disparaisse pas : ce bleu est le dernier contact que j’ai eu avec lui ; j’ai l’impression que du moment où il ne sera plus visible sur mon visage, mon dernier espoir qu’il vienne s’en excuser n’aura plus raison d’être.
Vraiment, ce soir il me manque horriblement. Les images de nos étreintes se bousculent dans ma tête… sa langue qui vient à l’assaut de la mienne… ses mots « Putain, je n’ai jamais joui aussi… »… sa main sur ma queue… le sentir revenir en moi, puis me branler juste pour me faire jouir ; ses doigts sur mes tétons, le toucher magique ; son beau sourire pendant toute cette semaine merveilleuse ; le bonheur de le regarder dormir ; le bonheur le prendre dans mes bras ; et lui faire des bisous…
Déchirante envie d’avoir le pouvoir de remonter le temps pour être avec lui encore, pour revenir à cette semaine magique ou tout était si beau, ou tout semblait possible ; remonter le temps pour tout changer, pour éviter les erreurs qui m’ont conduit là où je suis aujourd’hui, loin de lui ; remonter le temps pour faire l’amour avec lui, pour le voir me sourire et me taquiner comme il y a deux semaines. Remonter le temps pour trouver le moyen de le retenir.
Est-ce qu’il est encore sur Toulouse ou est-ce qu’il est déjà parti à Paris ?
Oui, ce soir il me manque horriblement. Ce soir, j’ai envie d’entendre sa voix ; je sais que ça va me faire plus de mal que de bien, mais j’en ai trop envie. J’ai besoin ...