L'Esclave
Datte: 09/01/2020,
Catégories:
fh,
hsoumis,
cérébral,
Humour
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... Putain de fantasme, oui ! Je souris, un peu troublée. Bon, ça s’écartait quand même pas mal de ce qui était arrivé. Mon cher et tendre avait omis pas mal de choses, et en avait déformé d’autres.
Là, j’éclatai de rire. Non, mais, quel farceur !
Ah ouais, quand même…
*
Je faisais le pied de grue depuis bien dix minutes quand je vis enfin le train pointer le bout de son nez au bout de la voie. J’attendais Gérard, qui rentrait de formation. Je ne l’avais pas vu depuis six jours, et je me sentais tout émotionnée. Putain ce que je l’aimais, ce vieux con.
Quand il descendit du wagon, je me frayai un passage dans la cohue et me jetai dans ses bras. Nous nous embrassâmes comme des morts de soif. Je lui trouvai le teint pâle et les yeux cernés.
— Ça va ? Tu as l’air crevé…
— Oui, c’est sans doute parce que je le suis… six longs jours sans toi… mais tu es là, maintenant, je revis, sourit-il.
Nous nous étreignîmes… que c’était bon d’être dans ses bras virils, de sentir le parfum de sa peau, là, au creux de son cou… que je l’aimais…
— Hum, toi, tu as fumé…
— Mais non !
— Je te dis que si.
— Mais putain, comment tu fais ! lâcha-t-il, stupéfait. J’ai fumé une clope il y a trois jours ! Trois jours !
Je réprimai un sourire et le considérai sérieusement :
— Je sais toujours quand tu as fumé. Inutile de me le cacher, certifiai-je. Allez, viens.
— Pfff… je t’aime, toi.
Nous descendîmes l’escalator et sortîmes de la gare. Gérard marqua un temps d’arrêt ...
... en voyant une femme qu’il ne connaissait pas dans la voiture, assise côté passager.
— Qui c’est ? s’étonna-t-il, le visage ahuri.
— Une copine. Monte à l’arrière.
— Hein ? T’es sûre ?
— Oui, oui…
Gérard me regarda, stupéfait, un peu soupçonneux.
— Fais-moi confiance, mon amour, assurai-je avec conviction.
Il finit par jeter son sac dans le coffre et s’installa à l’arrière. Je le rejoignis à la portière encore ouverte et lui présentai un foulard que je venais de sortir de ma poche. Sa perplexité sembla à son comble. Nous nous regardâmes, il ouvrit la bouche… puis la referma. Je lus dans ses yeux qu’il acceptait son sort. Je l’embrassai tendrement sur le front, et lui nouai le foulard autour de la tête, cachant son regard.
— Je t’aime, lui glissai-je à l’oreille.
Il ne répondit pas. Il avait l’air inquiet. Je faillis éclater de rire, mais je ne voulais pas faire capoter la Grande Scène de l’Esclave. Sophie me passa les menottes à travers les sièges, je les pris et les encerclai autour des poignets de mon homme, qui se laissa faire. Je le sentis trembler à mon contact.
— Ne t’inquiète pas, mon amour… le rassurai-je.
Puis je me glissai derrière le volant. Je rencontrai le regard complice de Sophie, lui fis un sourire, et nous prîmes la route.
Une demi-heure après, nous étions arrivés. Je trouvai une place tout près de l’entrée. Gérard, toujours muet, semblait cacher son inquiétude sous des airs bravaches lorsque je le fis descendre. Je le guidai ...