1. L'Esclave


    Datte: 09/01/2020, Catégories: fh, hsoumis, cérébral, Humour Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... feuille sur mon bureau quand il m’interrompit, l’air un peu gauche :
    
    — Non, le bureau de l’ordi, Pupuce…
    — Cesse de…
    — Oui, pardon, ma déesse, ma divinité, mon divin Amour, se reprit-il immédiatement en attrapant ma main pour me baiser le bout des doigts.
    
    Je le lorgnai du coin de l’œil, intriguée.
    
    — Bon, OK, ça s’appelle comment ?
    — Tu vas le trouver vite… répondit-il en battant en retraite.
    
    Une fois seule, toujours surprise, j’examinai les documents sur l’écran et tombai rapidement sur ce que je cherchais, baptisé « Lilas story ». Je cliquai sur l’icône et un long texte apparut :
    
    Oh, putain. C’était du lourd. Je me sentais émue, moi aussi, mais je crois que c’est la contrariété qui emporta le tout. Il était encore en train de raconter n’importe quoi, mélangeant vérité, fiction, fantasmes… ça s’était passé comme ça, oui, à quelques détails près, mais ces détails faisaient toute la différence. Et encore une fois, il utilisait « Lilas », ce foutu pseudo que parfois, j’avais envie d’arracher du net en supprimant toutes traces de lui. Lilas, cette nana jamais fichue de se faire apprécier comme elle le devrait, trop brutale et franche dans ses propos. Celle qui assumait ses fantasmes qu’elle taisait hors ordinateur, en écrivant des historiettes sexuelles à la mords-moi-le-nœud, qui ne valaient pas tripette. Cette nana révoltée toujours en train de se battre pour gagner l’estime des hommes sur les forums où la plupart du temps ils étaient plus nombreux que les ...
    ... femmes… et jamais fichue non plus de terminer ses séries, par manque de temps, ou parce qu’elle butait sur une difficulté technique qu’elle n’arrivait pas à surmonter. Alors elle laissait tomber.
    
    Je n’étais pas cette nana-là, IRL, comme on disait. Non, dans la vraie vie, j’étais drôle, on pouvait me faire confiance, je payais l’apéro à presque tout le monde, et j’étais même un peu maniaque, voire jusqueboutiste.
    
    En tout cas, personne, jamais, ne m’avait traitée de connasse prétentieuse dans la vraie vie (à part mon ex-mari, mais c’est un autre débat – ça compte pas). Lilas, j’avais envie de la baffer régulièrement. Et pourtant, je n’arrivais pas à la lâcher. Grâce à elle, mes histoires avaient connu un public. Et c’était bon, ça, mon gars.
    
    Profitant que Gérard s’occupait des petits dans le salon, je poursuivis ma lecture, redoutant un peu la suite, le cœur battant :
    
    Mensuelle ? Comment ça, mensuelle ?
    
    Bon, ne nous laissons pas distraire par ses conneries, reprenons :
    
    Han la la ! Mais comment c’était pas vrai, son histoire ! Jamais je ne me serais permis de dire un truc pareil à notre première rencontre ! Au contraire, sa bouche était chaude, mentholée, et quand ma langue avait rencontré la sienne, un courant électrique m’avait parcouru de la tête aux pieds… J’étais tellement peu sûre de moi, les entrailles nouées, le corps crispé par l’anxiété et l’intensité de mes émotions…
    
    Enfin bref, passons.
    
    Oui, bon, là, j’admets, y avait du vrai.
    
    Ben tiens ! ...
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