Rue des Martyrs
Datte: 08/01/2020,
Catégories:
inconnu,
grosseins,
hotel,
facial,
Auteur: GillesP, Source: Revebebe
... de vos manuscrits.
Sa carte mentionne le nom de Marianne M., éditrice. Le nom de la maison d’édition m’est inconnu, ignorance que j’avoue sans complexe, étant plus occupé à écrire la nuit qu’à fouiner les noms des maisons d’édition.
— On peut savoir quel était le thème de votre dernier roman ?
Dois-je mentir, dois-je avouer que mon dernier roman était né d’une histoire racontée sur un site d’histoires fantasmatiques ?
— C’était un roman libertin.
— Vous êtes libertin ? C’est la mode en ce moment !
— Un tout petit libertin.
— Dites-moi tout…
— On peut tout se dire ?
— On peut tu se dire ?
— Voilà…
Je ne peux pas dire si c’est mon genou qui a touché le sien ou si c’est l’inverse qui s’est produit sous la table, ce qui est en revanche acquit, c’est que nos genoux sont entrés en contact et qu’ils ne se quitteront plus pendant la suite de notre conversation. Je n’ai cependant pas envie de raconter à cette dame l’histoire de mon roman, histoire cent fois racontée. J’ai envie de cette dame. Je ne me sens bien en sa compagnie. J’oublie sa classe, sa volupté, sa féminité. Je suis excité par sa poitrine imposante, par ses yeux que je devine brillants, par sa bouche qui affiche un sourire enchanteur. Une bouche sur laquelle tout homme aurait envie de poser ses lèvres. Que faire ? Elle est mariée, je le suis. Dois-je jouer sur du long terme ? Sur la magie de l’instant ? Prenons en compte que son genou touche le mien. Parfois le corps trouve naturellement les réponses ...
... que le cerveau cherche encore.
Pendant que je réfléchis dans mon pauvre cerveau embrumé, ma main descend naturellement, elle s’est posée sur sa jambe qu’elle n’a pas retiré. Elle s’est presque déplacée davantage vers moi. Je suis impressionné par ma hardiesse. Sa peau est douce, sûrement entretenue par des huiles destinées à rendre les jambes des belles femmes encore plus belles. Au lieu de parler de mon roman, je bafouille :
— Je ne sais pas ce qu’il m’arrive mais j’ai terriblement envie de toi.
— Attends, j’ai un coup de fil à passer. « Allô, c’est moi. J’ai accroché un gars en vélo, la voiture n’a rien mais je serai en retard, il n’a pas l’air trop mal, mais il faut que je reste. On attend les pompiers mais ce sera, je pense, pour la forme. Prends un taxi. »
Ce disant, sa main est venue s’appuyer sur la mienne. L’instant est à son paroxysme. La réalité dépasse tous mes rêves. Pendant qu’elle téléphonait, mon regard explorait toutes les parcelles de son corps que notre discussion m’avait empêché de regarder plus attentivement. Comment ne pas m’attarder sur ses seins, si voluptueux, comment ne pas remarquer ses tétons durcis qui forment des billes, montrant que je ne suis pas le seul à éprouver du désir en cet instant précis ? Moi, là, dans un bar avec une femme que je trouve sublime.
— Si tu es libertin, tu dois faire l’amour comme un dieu…
— Cela n’a rien à voir, beaucoup de libertins fréquentent des endroits coquins pour se prouver des choses, d’autres pour ...