Rue des Martyrs
Datte: 08/01/2020,
Catégories:
inconnu,
grosseins,
hotel,
facial,
Auteur: GillesP, Source: Revebebe
... voiture et vous ne parvenez pas à rester longtemps en selle.
C’est ainsi que mon pied ripe, que mon entrejambe vient cogner contre la barre ô combien rigide de mon vélo de ville.
L’incident revêt quelque chose de maladroit et de ridicule puisqu’il fut précédé d’un coup d’œil quelque peu graveleux sur les jambes de la conductrice, puis d’un deuxième regard sur son buste merveilleusement galbé et qu’enfin j’avais eu le temps de croiser un regard qui disait quelque chose du genre : « Mon coquin, tu ne perds pas ton temps pour mater toi… » ou peut être « Encore un crétin qui me reluque… »
La dame a eu le temps d’exprimer un je ne sais quoi dans son regard, suivi probablement d’un petit cri à la vue de ma maladresse. Ma chute n’est pas une simple chute de vélo, elle est chargée de plus de symboliques : la chute du dragueur de basse zone qui tombe au moment où il ne faut pas. J’imagine qu’elle a provoqué quelques pensées du genre : « A-t-il mal ? La voiture est-elle abîmée ? Le voilà qui sautille sur la chaussée en se tenant le bas du ventre. Il a dû se prendre la barre dans les parties. Le pauvre, mais faut-il être con pour tomber de vélo. Il pouvait pas regarder devant lui au lieu de me reluquer ? »
Descendant de sa voiture, une femme, à la quarantaine consommée mais à la cinquantaine encore lointaine, vient alors s’enquérir de l’état du pauvre cycliste à l’allure fort embarrassée.
— Tout va bien, je crois que je n’ai rien cassé, le rétroviseur a juste pivoté et ...
... il y a une trace de pneu sur votre carrosserie, je pense que cela doit partir avec un peu d’alcool.
— Vous n’avez rien ?
— Non, tout va bien. Enfin j’ai pris un coup mais cela va passer.
— Et votre vélo ?
— Je n’ai pas encore regardé.
Me penchant sur l’engin, j’ai la désagréable surprise de constater que sa roue avant est bigrement voilée. La dame fait le tour du véhicule, parait embêtée de contempler la trace de pneu sur sa carrosserie grise métallisée. Elle porte une jupe droite noire à mi-cuisse et un body blanc qui moule avec précision une poitrine avantageuse. Son corps respire le corps bien entretenu, peut-être par des séances de gymnastique, peut être par des séances dans un centre de remise en forme. Ses cheveux bruns qui tombent à peine sur ses épaules sont très certainement entretenus par un des meilleurs coiffeurs. Elle arbore un léger rouge à lèvres point trop ostensible. Enfin, elle porte une veste assortie à sa jupe qu’elle prend soin de fermer en me parlant, pour éviter tout regard furtif sur le bas de son cou. C’est une femme qu’on peut facilement ranger dans la catégorie des femmes fatales ou plus simplement des femmes qui ont de l’allure. Une de ces femmes qu’on aborde difficilement dans la rue.
Je lui promets à nouveau que toute trace disparaîtra avec l’aide d’un produit approprié et, comme je connais bien le quartier et la droguerie de la rue des Abbesses, je lui propose naturellement d’aller lui acheter un flacon pour étayer la teneur de mes ...