1. Le lagon du Vice


    Datte: 31/12/2019, Catégories: fh, vacances, bateau, amour, Auteur: Nicogarner, Source: Revebebe

    ... Celui-là, elle ne pouvait pas le sentir. Grand, musclé, mal rasé, il avait plus l’air d’un mauvais garçon que d’un millionnaire. Des yeux sombres et perçants, pleins d’ironie et d’assurance, une bouche sensuelle et moqueuse. Il se la jouait voyou et baroudeur, à pratiquer sports extrêmes avec une aisance déconcertante, tout cela pour impressionner les filles qui bavaient devant lui. Célibataire, il sautait sur tout ce qui bouge, avec la rapidité d’un requin.
    
    Elle le toisa de haut en bas avant de s’asseoir. Patrice réapparut en même temps.
    
    — Alors, de quoi parliez-vous ? s’enquit-il gaiement.
    — Jean-Louis ne cessait d’énumérer toutes vos qualités. Vous l’avez dompté, cher Patrice.
    
    Ce dernier sourit jusqu’aux oreilles.
    
    — J’en suis heureux.
    
    Christine lança à Benoît un regard assassin. Elle n’était pas dupe, connaissant parfaitement son père pour savoir qu’il était bien incapable de complimenter Patrice. Bernier se tourna vers son gendre, tout jovial.
    
    — Alors, quand est-ce que vous me ferez l’honneur d’être grand-père ? Pour ma femme, ce sera un vrai bonheur.
    
    Encore un mensonge ignoble. Helen, de noblesse américaine, était une femme coquette et superficielle qui usait de tous les stratagèmes pour se rajeunir. Alors l’envie d’être grand-mère était certainement son plus grand cauchemar.
    
    Et Patrice, tout naïf qu’il était, se laissait abuser.
    
    Surpris, il se mit à balbutier :
    
    — Je ne sais pas… On y pense, on y pense…
    — Pensez-vite : j’aimerais être ...
    ... grand-père avant ma retraite, et Dieu sait qu’elle approche à grand pas !
    
    Il rit de ses propres paroles, emporté par sa bonne humeur excessive.
    
    Jamais un repas ne lui parut aussi long. Benoît bouillait d’impatience, perdu dans ses fantasmes. Son regard brûlant de fièvre caressait Christine. Elle était si fraîche et si délicieuse, mais tellement inaccessible. Et c’est cela qui l’émoustillait. Christine était tellement différente des autres filles qui se pâmaient devant lui, si faciles, si fades… Mais, bientôt, il la posséderait, lui ferait ravaler ses airs hautains et coincés, la ferait hurler de plaisir comme une chienne en chaleur. Elle obéirait à toutes ses exigences, céderait à tous ses caprices.
    
    Elle deviendrait son esclave, son jouet.
    
    Il frissonna, ferma les yeux de plaisir. Impatient, il dévora son dessert, et poussa un soupir de soulagement lorsque Bernier avala sa dernière bouchée. Enfin, il sortit du salon pour récupérer ses affaires de plongée. Le strict minimum. De quoi nager jusqu’à la plage de sable fin, se mettre à l’ombre d’un palmier et piquer une sieste bien méritée. Avec sa femme. Helen, après avoir desservi la table, disparut à son tour, sautant dans l’eau dans un grand bruit d’éclaboussures. Son corps fendait l’eau d’émeraude dans un crawl parfait.
    
    — Je vais faire le tour de l’île en bouteille, dit Patrice à sa femme. Tu viens ?
    — Après manger ? Ce n’est pas trop prudent.
    — Je ne descendrai pas trop. De toute façon, le lagon n’est pas trop ...
«1...345...9»