Le lagon du Vice
Datte: 31/12/2019,
Catégories:
fh,
vacances,
bateau,
amour,
Auteur: Nicogarner, Source: Revebebe
... déclara gaiement une superbe jeune femme qui, adossée au bar, grignotait des pistaches avec gourmandise.
Christine, vingt-trois ans, affriolante dans un maillot une pièce qui mettait en valeur une silhouette souple et gracile, aurait pu en tenue légère être photographiée pour un magazine de charme et assurée de son succès. Même constat pour sa mère, Helen, qui n’avait rien à lui envier. Toutes deux étaient de très jolies femmes ; leur filiation ne faisait aucun doute, avec trop de ressemblance dans les traits du visage et une silhouette identique. Lorsque la mère et la fille se promenaient bras dessus bras dessous sur la plage, elles attiraient les regards à la fois amusés et admiratifs de tous les hommes qu’elles croisaient. Helen retrouva sa fille et l’embrassa tendrement.
— Jamais nous n’oserions mettre en doute les qualités de Patrice. C’est un jeune homme plein de ressources.
— Tout à fait d’accord avec vous, approuva une voix enjouée.
Patrice était entré silencieusement dans le salon et les observait avec un sourire timide. C’était un beau garçon aux cheveux coupés très courts, au visage doux et aimable. Grand et mince, il avait un regard direct et sincère qui inspirait d’emblée sympathie. Chef-cuisinier dans un restaurant huppé de la Riviera, il se sentait malgré tout mal à l’aise en compagnie de Jean-Louis Bernier et de sa femme, tous deux propriétaires d’une chaîne de casinos sur la Côte d’Azur, et heureux possesseurs d’une des plus belles collections ...
... d’anciennes voitures de luxe qui leur permettaient de rafler tous les prix.
Patrice, issu d’une famille ouvrière, demeurait facilement impressionné devant une telle débauche de signes extérieurs, et tous les efforts de Christine pour l’intégrer dans sa famille ne pouvaient rien y changer. Même Helen l’avait accueilli à bras ouvert, maternelle et chaleureuse, car pour elle seul comptait le bonheur de sa fille, et peu importaient les origines de son futur beau-fils.
Mais Jean-Louis se montrait toujours froid et réticent, ne cessant de le piquer pour lui montrer qu’il ne serait jamais à sa place parmi eux. C’était un despote autoritaire et borné, intransigeant, incarnant fermement les valeurs et la morale d’une noblesse qui tient à ses prérogatives. C’est de son air éternellement bougon qu’il s’adressa à Patrice :
— Ces femmes ne cessent de vous prodiguer mille louanges, mon garçon ! Je ne sais pas si vous en êtes vraiment digne !
Patrice, pris au dépourvu, se mit à rougir.
— J’essaierai de ne jamais les décevoir.
— Si on veut réussir dans la vie, il ne faut pas se contenter d’essayer, mon garçon !
— Oh, papa, arrête de le taquiner ! le défendit Christine avec une moue boudeuse.
Elle enlaça son mari avec un air protecteur, jetant à son père un regard plein de défi. Agacé, il haussa les épaules avec résignation, se tournant vers le docteur Winns.
— Vous voyez, c’est ça la nouvelle génération. Ce sont les femmes qui portent le pantalon !
Son visage se ...