Faster - Histoires de Sexe

Faster

... à la pistonner tout en profitant de son sourire désarmant et de ses grands yeux amusés qu’elle tient, cette fois-ci, ouverts, jusqu’à ce que le point de non-retour soit franchi et que je me déverse en elle, presque penaud. Elle m’embrasse à pleine bouche.

— Merci, merci encore… C’est ce dont j’avais envie. Bon, on va manger ?

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Sans critique aucune, rien ne ressemble plus à un resto italien qu’un autre resto italien, où qu’il soit situé dans le monde, même si les lasagnes aux fruits de mer de celui-ci sont excellentes. Cela dit, ce n’est pas tant le repas que l’on me sert qui m’intéresse que le discours de Jessica.

— Ne le prends pas mal, mais ce genre de voiture, d’habitude, ce en sont pas trop des femmes qui les conduisent.
— En vérité, c’était celle de Claudio, mon copain. Et c’est…

Soudain, l’expression sur son visage vient de changer. Elle est visiblement très affectée.

— … tout ce qu’il me reste de lui.
— Pourquoi ? Il t’a quittée ?
— Non. Il est mort…

Il va sans dire que je me trouve un peu idiot.

— Je suis désolé…
— Tu n’as pas à l’être, tu ne pouvais pas savoir. Par contre, il t’aurait plu, c’était un sacré pilote, enfin, à son niveau.
— Et il s’est tué en course ?
— Même pas… C’est un chauffard complètement défoncé qui l’a foutu en l’air en sortant de chez moi. Il est mort dans mes bras, et c’est à la suite de cet accident que j’ai décidé de devenir médecin.

Comme on ne devient pas toubib du jour au lendemain, j’en ...

... déduis que tout cela n’est pas récent.

— Et, heu… C’était il y a longtemps, non ?

Elle sourit tristement.

— Il y a eu dix ans, le douze novembre. Depuis ce jour, j’ai eu quelques hommes dans ma vie, mais il est le seul qui soit jamais entré dans mon cœur…

Elle avale une gorgée de son chianti.

— … et je crois qu’il y restera à tout jamais. Je suis désolée…
— Ne le sois pas… Et donc, il était pilote ?
— Absolument… Sa vie, c’était la course, et rien d’autre ne comptait pour lui.
— Rien d’autre, même pas toi ?
— Je ne sais pas… Mais moi, je l’aimais. Il disait que mourir sur un circuit n’était pas vraiment mourir puisque l’on partait heureux. Il n’a même pas eu cette chance…

Je la vois pour essayer de retenir une larme. J’essaie de rattraper le coup comme je peux.

— Tu te rappelles ce que je t’ai dit tout à l’heure ? Tu as toi-même un sacré coup de volant, j’aimerais te voir à l’œuvre sur un vrai circuit avec une vraie voiture.

Je ne suis pas bêtement en train de l’enfumer, je suis sincère. Je poursuis.

— Demain soir, nous serons à Talladega.
— Nascar ?
— Préparations aux séries, simplement. Si tu es libre, je t’y invite et je me débrouillerai pour qu’on te prête un volant.

Elle a beau essayer de le cacher, son œil vient de s’allumer.

— Tu rigoles ? Je vais être ridicule !

Je ne peux pas m’empêcher de me marrer.

— Mélange pas tout, si tu veux. Je t’offre l’opportunité de tourner sur un circuit dans une voiture performante, rien ...