Histoire des libertines (50) : femmes d’influence à l’époque du Second Empire
Datte: 18/12/2019,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... d'or était magnifique…À la vue du cœur central cousu sur la robe juste au-dessus du haut des cuisses de la comtesse, Eugénie réplique sèchement « Le cœur est un peu bas. » La tenue est indécente, elle porte sa robe sans corset, la gaze révèle presque le bout de son sein.
Certains clichés sont réellement suggestifs. Ils dévoilent ses épaules (Epaules nues), ses bras (Série Les beaux bras, ou Le voile), une œillade aguicheuse… Mais tout n’est que jeu !
Dans "Un dimanche", elle invite à l’abandon, le doigt posé au coin des lèvres, une main sur la taille, tout en apparaissant masquée : elle se dérobe. Ainsi, dans la série d’Instantanés, elle est proche et lointaine à la fois, insaisissable.
Sur une photo de la Série Ritrosetta, elle semble prête à camoufler son visage derrière l’éventail qu’elle tient dans sa main droite, invitant le spectateur à profiter d’une vision qui va bientôt s’évanouir. La Castiglione, même dans ses poses les plus langoureuses, ne s’abandonne jamais tout à fait. Pourquoi ?
Virginia, en s’appropriant ainsi l’espace, raconte en fait une histoire. Son histoire. Ces clichés nous dévoilent une femme accomplie, sûre d’elle-même, certes narcissique et consciente de sa beauté jusqu’à l’excès, mais surtout une âme tourmentée
Quand elle revient en France en 1861 avec son fils Giorgio (Georges) commence une période de grande créativité jusqu'en 1863.
Pour la première fois depuis son retour à Paris en 1861, elle est invitée à la Cour, au bal ...
... costumé des Tuileries le 9 février 1863. Elle y apparaît déguisée en reine d’Étrurie. Son costume se compose d'un péplum de velours noir sur une jupe orangée, elle porte des bijoux en cuivre doré et tient dans sa main un éventail en plumes de paon. Virginia se précipite le lendemain à l'atelier de photographie pour immortaliser sa tenue. Persuadée de son succès et de son retour dans les hautes sphères, elle prend des poses lascives et suaves, mime l'innocence. Toutefois son costume fait scandale. Mal aimée à la Cour, la presse se déchaine, elle est accusée d'être apparue nue à la fête. Son mari, le Comte François, toujours en Italie, menace de lui reprendre Giorgio. Elle lui répondra par une photographie nommée « La Vengeance » et garde l'enfant. Sur cette photo, elle est vêtue du même costume de reine d’Étrurie mais avec la cape recouvrant ses épaules et ses bras nus, à la main elle tient un poignard.
Les photographies de Virginia de Castiglione ont marqué l'histoire de la photographie. Ses poses innovantes se distinguent des normes de l'époque.
Après la fin du Second Empire, la mort de son mari puis de son fils, Virginia s'enferme au 26 place Vendôme dans un appartement morne, triste et sombre. Ne parvenant pas à faire le deuil de son succès passé, elle réalise quatre-vingt-deux photos dans l'atelier parisien où elle revêt ses tenues fastueuses d'antan. D'une façon pathétique et morbide elle pose, comme avant, toutefois sa légendaire beauté s'en est allée.
Virginia vit ...