1. Histoire des libertines (50) : femmes d’influence à l’époque du Second Empire


    Datte: 18/12/2019, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... tirer le plus de portraits.
    
    On estime sa collection à environ 400 clichés, un nombre incroyable pour l’époque, où la photographie n’est qu’un moyen de se présenter à la société. Mayer et Pierson, photographes très appréciés de la noblesse parisienne du 19e siècle sont notamment à l’origine de bien de ces portraits que Virginia garde pour son plaisir personnel.
    
    Pendant quarante ans, la comtesse de Castiglione s’est ainsi faite photographier sous toutes les coutures ; brisant rapidement les codes du portrait de l’époque dans une démarche originale, d’une modernité étonnante. Elle pose dans des mises en scène qui restent encore aujourd’hui mystérieuses.
    
    Bien qu’appartenant au monde de la cour, la Comtesse ne dédaigne pas de s’inspirer des demi-mondaines, des femmes de spectacle, qui s’emparent elles aussi de la photographie à la même époque. Il arrive à Castiglione de s’inspirer de leurs excentricités, de leurs costumes ou encore de leur jeu d’actrices. Elle pousse jusqu’à la suggestion érotique, voire pornographique. Elle n’hésite pas à se montrer en déshabillé, voir à dévoiler ses jambes nues, ce qui ne se fait évidemment pas à l’époque.
    
    Dans ses plus belles années la comtesse se pare de robes de bal ou de jour somptueuses, de bijoux, de postiches et de perruques poudrées, elle utilise également des accessoires pour recréer un personnage, une scène, un sentiment… Pierre-Louis Pierson réalise plus de 450 portraits pour lesquels elle organise elle-même la mise en ...
    ... scène (elle y dépense pratiquement toute sa fortune personnelle) et auxquels elle se décrit un jour comme « la plus belle créature qui ait existé depuis le commencement du monde »
    
    Elle pose également avec des costumes. Celui de la « dame de cœurs » est l'un des plus beaux. La photographie prise par Aquilin Schad est retravaillée à la gouache dans l'atelier Mayer et Pierson entre 1861 et 1863. Cette œuvre est présentée à la section française de photographie de l'Exposition universelle de 1867 à Paris.
    
    La comtesse a porté cette robe le 17 février 1857 dans le bal donné au ministère des Affaires étrangères. Au point culminant de leur relation désormais connue de tous à la cour, Napoléon III déguisé et masqué essaye de se divertir incognito mais les invités suivent attentivement ses gestes. Cette soirée montre un reflet du faste de la cour impériale marquée par la nostalgie de Versailles ou de Trianon, Marie-Antoinette inspire particulièrement l’impératrice Eugénie. Tous les invités portent des costumes faisant référence à cette époque. Mal vue à la cour pour ses frasques assumées avec l'Empereur, la comtesse porte « le costume le plus fantaisiste et le plus hardi qui puisse être imaginé ». Ce costume Louis XV, moitié actuel, portait pour titre : « dame de cœurs ». Les jupes retroussées sur le jupon de dessous ainsi que le corsage se trouvaient enlacés de chaînes formant de gros cœurs. La merveilleuse chevelure de la comtesse en cascades sur son cou. Le costume éblouissant ...
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