Histoire des libertines (50) : femmes d’influence à l’époque du Second Empire
Datte: 18/12/2019,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
Les récits de cette série sur l’histoire des libertines ont souvent montré le lien entre pouvoir et liberté des mœurs. Nous avons raconté le libertinage de femmes de pouvoirs ainsi que l’influence des grandes maîtresses royales.
J’ai voulu associer, dans ce texte, quatre femmes d’influence, qui ont eu un incroyable destin au milieu du XIXème siècle et ont eu une grande influence sur les souverains et hommes politiques : Harriet Howard, maîtresse du Prince-Président, futur Napoléon III, la « danseuse » Lola Montès, qui fit perdre son trône au Roi de Bavière Louis Ier, Virginia, comtesse de Castiglione, qui fit tant pour l’unité italienne, en particulier don de son corps et la comédienne Marguerite Bellanger, elle aussi maîtresse de l’empereur. Ces portraits de femmes, qui ont en commun d’avoir été des aventurières, voir des courtisanes, permettent aussi d’évoquer ce que l’historien Alain Plessis appelait la « fête impériale ».
CHAPITRE Ier : MS HOWARD, LA FEMME QUI FIT UN EMPEREUR
Harriet Howard, née Elizabeth Ann Haryett (1823–1865), est une actrice et femme du monde britannique. Maîtresse de Louis-Napoléon Bonaparte, elle fut son principal soutien financier avant qu'il ne devienne le premier président de la République française.
Elizabeth Ann Haryett est la fille d'un maître bottier-cordonnier. À quinze ans, elle s'enfuit avec Jem Mason, un jockey bien connu, pour vivre avec lui à Londres. Étant sa maîtresse et une actrice débutante, elle prit le nom de scène ...
... d'Harriet Howard, et fut connue sous le nom de Miss Howard. À dix-huit ans, son amant suivant fut le Major Mountjoy Martyn, un homme marié du régiment des Life Guards. Miss Howard lui donna un fils, Martin Constantin Haryett, né à Londres le 16 août 1842, qui, à son baptême, fut présenté comme le fils de ses parents à elle. Reconnaissant, le major Martyn les place sur son testament, léguant sa fortune à elle et à leur fils.
Alain Dag’Naud décrit ainsi Miss Howard : un « profil de camée sur un corps grec ».
Au cours d'une réception en 1846, Miss Howard rencontre Louis-Napoléon Bonaparte, prétendant au trône de France, mais, à l'époque, exilé à Londres. Le coup de foudre est immédiat et réciproque. Ils habitent ensemble. Avec sa fortune, elle finance ses efforts et ses conspirations pour retourner en France.
MAITRESSE DU PRINCE-PRESIDENT
Après la Révolution de 1848, Louis-Napoléon Bonaparte retourne en France où il se fait élire député puis président de la République, sa campagne ayant été financée par sa maîtresse.
Si le « prince-président » s’installe à l’Elysée, sa maîtresse emménage juste à côté, Rue du cirque, dans un hôtel particulier. Par une porte dérobée, le nouveau président traverse la rue et rejoint discrètement sa compagne pour passer ses soirées avec elle.
Miss Howard ne peut paraitre à l’Elysée mais est présente dans les loges officielles. Ils dorment ensemble dans les préfectures lors des déplacements officiels en province. Louis-Napoléon promet à ...