1. Histoire des libertines (50) : femmes d’influence à l’époque du Second Empire


    Datte: 18/12/2019, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... comte Otto von Bismarck et l'homme politique Adolphe Thiers.
    
    Courtisée, adulée, jalousée, la Comtesse de Castiglione défraye les chroniques mondaines du Second Empire. Sa relation avec l’empereur est au cœur de toutes les conversations et lui ouvre les portes de la haute société, dans laquelle elle se pavane en se vantant des cadeaux de son amant célèbre. Dans les bals et dîners mondains où elle est invitée, la jeune femme qu’on décrit comme vaniteuse, fuyante avec les femmes et très égocentrique, arrive toujours en retard, dans des accoutrements surprenants. Son imagination n’a pas de limite ; elle crée ses tenues dans l’unique but de choquer.
    
    La comtesse se fiche des mauvaises langues : c’est le scandale qui fait parler d’elle ; la jalousie qu’elle suscite est une consécration. Et elle fait tout pour se faire détester.
    
    Depuis son divorce, la Castiglione partage avec les demi-mondaines la nécessité d’avoir des amants pour maintenir son train de vie. En cela, tout cela, elle bouscule les règles établies et les hiérarchies figées de la société du Second Empire.
    
    A un bal des Tuileries, raconte un témoin, « elle se présenta à demi-nue, en déesse antique, la chevelure dénouée, reposant épaisse et soyeuse sur ses épaules, sa robe, fendue sur le côté, laissait voir une jambe moulée dans un maillot de soie. »
    
    Mais narcissique et capricieuse, snobant le reste de la cour et se vantant publiquement des cadeaux que l'empereur lui offre à partir des fonds secrets, elle ...
    ... finit par se rendre antipathique et lasse l'empereur qui prend une nouvelle maîtresse, la comtesse Marianne Walewska. De plus, dans la nuit du 5 au 6 avril 1857 alors qu'il sort de chez la comtesse Castiglione, trois carbonari accusés d'être à la solde du révolutionnaire Giuseppe Mazzini, tentent de tuer l'empereur. Soupçonnée à tort de complicité, elle est officiellement expulsée de France. Elle revient en grâce dès le mois suivant grâce à la princesse Mathilde et à son complice et confident Joseph Poniatowski.
    
    La Castiglione prétendra que son influence sur l'empereur s'est concrétisée le 21 juillet 1858 lors de l'entrevue secrète à Plombières entre Napoléon III et le comte de Cavour, aboutissant au traité de Plombières, où fut décidée l’intervention en Italie.
    
    Soutenue par sa beauté, mais aussi un charme irrésistible et une intelligence subtile, la comtesse de Castiglione va conquérir toutes les cours d'Europe, si bien que, durant la guerre franco-prussienne de 1870, Napoléon III, vieillissant, malade et vaincu, lui demandera une dernière fois de jouer de ses talents de diplomate pour plaider la cause de la France.
    
    LA PREMIERE TOP MODEL : « LE CŒUR EST UN PEU BAS »
    
    En juillet 1856, la Comtesse se rend à l'atelier des frères Mayer et de Pierre-Louis Pierson à Paris, ses premières poses signent le début d'une collaboration qui durera près de 40 ans. Sa beauté, elle en a fait une obsession, poussant son narcissisme jusqu’à devenir la femme de son époque à s’être fait ...
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