1. 0210 Balade à cheval


    Datte: 15/12/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... côte, comme deux cavaliers expérimentés. J’ai l’impression d’être sur un nuage.
    
    Lorsque le trot prend fin (Tequila et ses dizaines de kilos de trop s’épuisent vite), nous revenons au pas. Jérém me regarde, l’air impressionné par mon exploit.
    
    « Tu prends goût à la vitesse, on dirait ».
    
    « Je n’aurais pas pu la retenir. Mais oui, j’ai bien aimé ».
    
    « Ça se voyait, t’avais la banane ».
    
    « J’étais bien ».
    
    « Je suis content que tu aimes faire du cheval. En plus, tu as une bonne posture sur Tequila ».
    
    « Merci, toi aussi t’as une bonne posture sur Unico. T’es sexy comme pas permis à cheval ! ».
    
    Une petite, adorable moue de fierté s’affiche sur son visage : je sais qu’il aime quand je le flatte.
    
    « Toi non plus t’es pas mal » il lâche, au bout de quelques secondes.
    
    Sur ce, nous arrivons au bivouac. Nous avons droit à un accueil triomphal par les autres cavaliers, accueil dans lequel se mélangent soulagement (certains commençaient à penser que notre retard aurait pu être dû à un accident) et railleries (il y a de quoi, nous sommes partis un quart d’heure après les autres et nous arrivons une bonne heure après).
    
    « Merci d’avoir fait la balade à mon rythme » je lui chuchote.
    
    « Je n’avais pas le choix » il se marre, en lâchant un clin d’œil qui manque de peu de me faire tomber de ma jument.
    
    « Merci quand-même ».
    
    « C’est moi qui dois te féliciter d’avoir accepté de le faire, je suis fier de toi ».
    
    Je fonds, j’ai envie de pleurer.
    
    Oui, je l’ai ...
    ... fait, et je suis heureux de l’avoir fait.
    
    Nous attachons les chevaux à un arbre un peu plus loin, avec assez de mou pour qu’ils puissent brouter de l’herbe et reprendre des forces ; puis, nous les dessellons.
    
    Lorsque nous revenons du bivouac, Daniel nous tend des gobelets.
    
    « Vous buvez quoi ? ».
    
    « Un whisky » fait Jérém, sans hésiter.
    
    Après avoir servi mon bobrun, Daniel s’adresse à moi :
    
    « Et toi ? C’est Nico, c’est ça ? Oui, c’est ça… Nico, tu bois quoi ? ».
    
    « Un jus d’orange » je fais, mort de soif, en voyant une grande brique sur la table de camping installée au milieu des cavaliers assis à même le sol, et dont la plupart est déjà en train de siroter leur café.
    
    « Il a dit quoi ? » il demande, en regardant de biais, en faignant de s’adresser à l’assemblée, comme s’il était assommé par l’énormité qu’il vient d’entendre.
    
    « Un jus d’orange » je répète, alors que de nombreuses voix me font écho.
    
    « Un jus de quoi ? » il interroge, en feignant colère et agacement.
    
    « D’orange ! » fait Martine, en se saisissant de la brique pour remplir mon gobelet à rebord.
    
    « Mais ça se vend, ça ? » fait-il, l’air faussement dégoûté.
    
    « Bien sûr que ça se vend… » rigole Martine.
    
    « Et vous en êtes content ? Ah ouais, vous êtes pas difficile alors… » s’amuse Daniel.
    
    Ces répliques font écho dans ma mémoire à un sketch célèbre, celui de « L’autostoppeur ». C’est à cet instant précis que je réalise que ce gars me fait penser à l’immense Coluche.
    
    « Nous ...
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