1. 0210 Balade à cheval


    Datte: 15/12/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    Lorsque nous arrivons à la pension pour chevaux, nous retrouvons Charlène à l’écurie. Elle est en train de nettoyer un box.
    
    « Ah, vous êtes déjà là ? » elle nous lance, en nous voyant arriver, tout en continuant à charger du fumier dans une brouette.
    
    « Ça c’est de l’accueil, on se sent vraiment bien reçus ! » se marre mon bobrun.
    
    « Je suis à la bourre ce matin… » elle nous explique, entre deux éclats de ce rire franc et sonore qui est le sien et qui a gardé quelque chose d’enfantin.
    
    Elle pose sa fourche et vient nous faire la bise.
    
    « Mais il est quelle heure, au fait ? ».
    
    « Il est près de 9 heures » fait Jérém.
    
    « Ah ! Les autres ne vont pas tarder à arriver. Et moi j’ai encore deux box à faire ».
    
    « Je t’aide ? » propose direct Jérém.
    
    « Tu serais un ange ».
    
    « Tu sais bien que j’en suis un ».
    
    « Il faut le dire vite ».
    
    « Vieille peau ! ».
    
    « Petit con ! ».
    
    Sans attendre, le bogoss attrape une deuxième fourche, il rentre dans le box juste à côté et commence à sortir le fumier dans le couloir.
    
    « Je peux faire quelque chose moi aussi ? ».
    
    « Tu peux attraper la brouette de Charlène et aller la vider sur le tas derrière l’écurie. Ça lui évitera des efforts. Mamie doit ménager ses vieux os si elle veut faire la balade » fait Jérém, taquin.
    
    « Eh, je t’ai entendu, petit morveux ! Mamie est encore capable de te mettre une bonne raclée ! ».
    
    « Je cours plus vite que toi ».
    
    « Je t’en foutrais ».
    
    « Moi aussi je t’aime ».
    
    « C’est ...
    ... ça… ».
    
    J’adore leurs taquineries incessantes. Je ressens de la part de Charlène une profonde bienveillance et un amour presque maternel à l’égard de mon bel étalon brun, tout comme j’ai l’impression de percevoir de la part de ce dernier une très forte affection, couplée d’un profond respect à l’égard de celle qu’il vient de traiter de « mamie ». Il y a entre eux un rapport qui est à la fois celui d’une mère et d’un enfant, mais avec la parfaite complicité de deux potes.
    
    Je ramène plusieurs brouettes de fumier sur le grand tas à l’arrière de l’écurie. Au départ, les relents me piquent les narines. Mais je me fais assez vite aux odeurs de la campagne, de la nature, de la vie. Aussi, tout paraît beau, lorsqu’on est amoureux et que le gars qu’on aime est à quelques mètres de vous.
    
    Le temps que Charlène termine son box, le bobrun a vidé les deux autres.
    
    « Ah oui, en effet… » fait Charlène, en nage et avec le souffle coupé « et t’as même pas l’air d’avoir forcé. C’est clair que ça, ça t’autorise à me traiter de vieille, oui… »
    
    « C’est toi qui m’as tout appris. Et puis je suis fatigué à mort » fait le bogoss en feignant de devoir s’appuyer au mur pour ne pas tomber.
    
    « J’adore quand tu mens pour me faire plaisir ».
    
    « Au fait, tu aurais des boots en rabe à prêter à Nico ? ».
    
    « Je vais voir ce que je peux trouver. Allez, je vais aller faire couler le café ».
    
    « J’en fume une et j’arrive ».
    
    « Tu devrais arrêter ta connerie de clope ».
    
    « J’essaie » fait-il ...
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