Petits plaisirs et grand calvaire
Datte: 11/12/2019,
Catégories:
fh,
fhh,
fplusag,
fagée,
groscul,
handicap,
Auteur: Badalic, Source: Revebebe
Paraplégique ou tétraplégique ? Je ne saurais trop dire… Le fait est que le père Garnier était salement handicapé, cloué dans un fauteuil roulant depuis des lustres et impotent au dernier degré. Il ne pouvait même plus parler, à peine bouger la tête, un vrai légume, il se contentait généralement de vous regarder avec un regard complètement éteint. Sa femme devait lui donner à manger, torcher son cul, changer ses couches et le laver. Heureusement qu’elle était aidée par une auxiliaire de vie, mais cela ne suffisait probablement pas à assurer son bonheur. Cela faisait presque dix ans que son calvaire durait et rien ne laisser présager qu’il allait s’arrêter prochainement. Martine était une femme triste vraiment morose, avec un visage toujours fermé, torturé et sérieux ; je crois bien que je ne l’avais jamais vue ne serait-ce qu’esquisser un sourire.
Depuis que je travaillais dans la région, j’habitais dans le même patelin que les Garnier. J’avais racheté une vieille masure à deux pas du cimetière, bicoque que j’avais peu à peu retapée et aménagée en lupanar. Chez moi, les filles défilaient, rencontrées pour la plupart le samedi soir dans les boîtes de nuit que je fréquentais assidûment. Mais ces relations fugaces duraient rarement plus de quelques jours – et souvent même quelques heures – car je n’avais pas spécialement envie de m’attacher, et encore moins de fonder un foyer. Mon job de charpentier, ma zicmu à fond les enceintes, un ou deux pétards de temps en temps… La ...
... vie s’écoulait ainsi, tranquille et peinarde, entre les soirées bibine avec mes potes et les parties de jambes en l’air avec ces petites pétasses.
Pour payer mes à-côtés et donner à boire à ma tire (une vieille Chevrolet Camaro au moteur bien trop gourmand), j’arrondissais mes fins de mois en faisant du black chez des particuliers. Et c’est grâce au bouche-à-oreille que la mère Garnier avait eu vent de mes talents.
Physiquement, Martine Garnier était une grosse brune assez rustique, avec un visage rougeaud plutôt marqué. Ses multiples cheveux blancs et quelques taches de vieillesse indiquaient qu’elle avait depuis longtemps dépassé la cinquantaine. Elle m’accueillit froidement et de façon peu aimable en me jaugeant avec des yeux de vautour ; elle devait penser que j’étais un petit branleur, peu sérieux et je-m’en-foutiste. Mon jean déchiré et mon attitude dégingandée avaient l’air de particulièrement lui déplaire. Elle me fit quand même entrer dans la pièce principale, me proposa même un café, s’absenta un moment avant de revenir avec un dossier cartonné qu’elle ouvrit devant moi.
Elle voulait transformer un vieux garage à moitié effondré en pièce supplémentaire pour son mari grabataire. Elle avait même fait un petit crobar pas trop mal ficelé où elle expliquait exactement ce qu’elle voulait changer. Comme je m’inquiétais de savoir si elle avait demandé un permis de construire, elle tomba des nues. Elle pensait que ce n’était pas vraiment indispensable, vu qu’elle ne ...