Quand il descendit du ciel - Histoires de Sexe

Quand il descendit du ciel

... permit de laisser entrevoir fut un sourire de triomphe faussement modeste, en abattant ses cartes. Il s’enfonça dans son fauteuil.

— Alors, Mademoiselle ? Le haut ? Le bas ? Ou passons-nous directement dans votre chambre pour cette pipe suggérée ?

Son ironie me hérissa les nerfs. Le salaud ! Il m’avait bluffée ! Je me repris rapidement et hésitai. Après tout, si je refusais, qu’allait-il faire ? S’il tentait quoi que ce soit, je pouvais crier, ma famille débarquerait… Et il allait se faire taper sur les doigts par… euh… Saint-Nicolas ? Le père Fouettard ?

Je n’avais toujours pas décidé si j’arrêtais le jeu ou non. Il se redressa un peu dans le fauteuil et reprit, d’un ton moins badin :

— Si ça vous pose un problème, on change les règles. On joue pour du beurre. Je veux juste me changer les idées… Pas vous forcer !

Ça acheva de me convaincre. Non mais qu’est-ce qu’il croyait ? Que j’étais une dégonflée qui jouait pour de rire ? Il allait voir comment on perdait avec grâce et dignité ! Et qu’il en prenne de la graine, parce que je sentais bouillonner en moi les picotements de la combativité : le père Noël serait nu dans mon salon avant la fin de la nuit !

Je me levai, la tête haute, le regard méprisant. Il s’assit au bord du fauteuil, un peu tendu. J’ouvris un à un les boutons du haut de mon pyjama. Écartai les pans, à la fois décidée et provocante. Il se pencha en avant, les coudes sur ses jambes. Je laissai tomber la veste à mes pieds. Je le regardai, les ...

... yeux pleins de défi.

Il ouvrit la bouche. La referma. Puis s’effondra dans son fauteuil.

— Mon Dieu… Vous dormez avec… un soutien-gorge ?

Il enfouit son visage dans ses mains.

— Deux mois d’abstinence, et je tombe sur une nana qui dort avec un SOUTIEN-GORGE !

Je me rassis, vexée et qui plus est consciente de ma nudité. Pour combattre le sentiment de fragilité qui commençait à m’envahir, je pris les cartes et commençai à les battre.

Il demanda :

— Vous êtes catholique intégriste, c’est ça ?
— Pas du tout !
— Mais alors pourquoi, au nom du ciel !
— Eh bien figurez-vous que si on ne porte pas de soutien-gorge, les seins tombent.
— La nuit ? Couchée ?

Il m’enleva les cartes, les posa sur la table, prit mes mains dans les siennes et me regarda.

— Mademoiselle… Chère Mademoiselle… Si vous portez un soutien-gorge en permanence… À quoi vous servent vos seins ?

Je me dégageai brusquement, troublée par le contact de sa peau, par son regard sur ma poitrine à peine couverte. Il insista :

— Il n’y a rien de plus émouvant que des seins qui tombent sur un corps épanoui…
— Bon, on joue ?

Il soupira.

— Je suppose que vous portez aussi une culotte… Enfin, tant pis, ce n’est pas grave, ça fera simplement une partie de plus à gagner.

Je ne répondis pas. Son air convaincu me rendait folle de rage. Il pensait gagner ? Il se trompait !

— Bien. Allons-y, continuons.

Je perdis le bas de mon pyjama sur un coup de bluff raté. Incroyable ce père Noël, ...