1. Quand il descendit du ciel


    Datte: 10/12/2019, Catégories: inconnu, strip, jeu, Humour Auteur: Pattie, Source: Revebebe

    Plouf ! Quel bonheur de perdre conscience, de sombrer dans le sommeil…
    
    ~~o~O~o~*^*~o~O~o~~
    
    Il avait donc fui, le beau temps où je devais filer au lit avant minuit pour être sûre que le père Noël allait passer…
    
    Maintenant, je devais rester éveillée quoiqu’il arrive, vaillamment. Le premier qui dort à un gage : celui d’être la cible des piapiapia familiaux, dans le dos, toujours.
    
    Elle n’a rien fait, c’est simple, elle est allée dormir et on s’est tapé la vaisselle et le rangement, alors que c’est elle, la jeune fille de la maison, elle pourrait un peu participer, on ne lui demande pas la lune !
    
    Si on vivait au Far West, ma famille passerait son temps à décoller les plumes du goudron dont elle serait enduite, à force de tirer dans le dos !
    
    Mais il fut dit : Noël sera familial.
    
    Et voilà. Toute la famille réunie sous le même toit : mon frère, déprimé par tant de haine en ce bas monde envers les pauvres peintres sans talent ; mon grand-oncle, veuf, abandonné par ses grands enfants – encore heureux que ce fût devant notre porte et non attaché à un arbre d’autoroute – ; ma tante, éplorée, abandonnée par son mari, venue armée de ses trois enfants.
    
    Et moi.
    
    Tous rassemblés en un immense élan de, euh… d’amour, au sein du foyer le plus chaleureux de la famille : celui de mes parents.
    
    Et mes parents ? Ils avaient scandaleusement fui leur responsabilité d’accueil traditionnel et, trouvant visiblement le foyer trop chaud, fêtaient Noël en amoureux en ...
    ... Laponie.
    
    La famille ne comprenait pas.
    
    Moi, je me taisais : je comprenais. J’avais même du mal à concevoir qu’ils aient pu tenir si longtemps face à cette invasion saisonnière de pique-assiette.
    
    -o-O-*-¤-*-O-o-
    
    J’étais là depuis trois jours, pour mon congé de fin d’année. J’avais trouvé la maison en pleine révolution. Les enfants étaient vautrés dans le salon, englués de Nutella devant la télévision. Ma tante sanglotait au téléphone, en liaison directe avec le chien infidèle, qui avait migré au Brésil avec sa maîtresse. Mon frère peignait une fresque sur le mur du couloir.
    
    Mon grand-oncle était assis, tout triste, dans un coin, derrière le sapin, sur son fauteuil roulant. Le lave-vaisselle était plein, ouvert, débordant, entouré d’un remugle inquiétant (mon Dieu, où avaient-ils mis le chat ?).
    
    Et le mot de ma mère, collé sur le frigo :
    
    C’est une marrante, ma mère.
    
    Voilà donc trois jours que je lavais, nourrissais, faisais les courses, consolais. Célibataire sans enfants il y a moins d’une semaine, je me retrouvais à la tête d’une famille de trois dépressifs adultes et trois hystériques en bas âge.
    
    J’appris vite à gérer les situations critiques.
    
    Ne surtout pas empêcher les enfants de regarder la télé sous peine de crises de larmes accompagnées de jets de vases et de coups de pieds sournois. J’étais même allée jusqu’à tirer une vieille télé de la remise pour leur permettre de ne plus se battre pour les programmes, suite à l’arrachage par mon cousin d’une ...
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